[ɡalvodø] (n. m. POP.)
Celui-la que je l’aime. Son énoncé me semble contenir toutes ses qualités.
Évidemment, puisqu’il est suranné on ne l’entend que rarement émailler une conversation mais croiser une ou deux fois par an un galvaudeux dans une conversation suffit à mon bonheur. J’avouerais même une certaine tendresse pour ce mélange de vagabond et d’oisif qui me fait immanquablement penser aux hobos de Kerouac ou de Jack London.
Le galvaudeux n’est pas un bien grand mal pour les braves gens qui n’aiment pas que l’on suive une autre route qu’eux (air connu), tout juste un mal rasé de passage avec son corniaud à ses côtés et sa guitare dans le dos.
Attention, le galvaudeux n’est ni un punk à chien à l’alcool facile ni un mendiant quêtant l’aumône. Le galvaudeux est sur la route, il va vers son destin qu’il envisage sans crainte puisqu’il ne pense pas jusqu’à demain. Ne croyez pas les définitions qui en font un vaurien ou un voyou, elles se fourvoient; le galvaudeux est honni parce qu’il ne travaille pas, ou pas souvent, et juste de quoi gagner une maigre pitance, c’est là son plus grand crime.
Avec son errance, le galvaudeux nous nargue. Il a su prendre la route, il a su renoncer. Ou peut-être ne l’a-t-il pas voulu mais au moins a t-il su s’accommoder de cette vie de rien. Il porte pour nous le rêve de l’ailleurs, de l’horizon. Pas vraiment de la liberté mais un petit truc sauvage que j’aurais bien aimé.
“Quelque part sur le chemin je savais qu’il y aurait des filles, des visions, tout, quoi ; quelque part sur le chemin on me tendrait la perle rare.”
Sur la route, Jack Kerouac, 1957