[filip de djëlvël] (n. pr. HERO.)
Philippe de Dieuleveult courait.
Sur des plages, dans des forêts, en montagne, Philippe courait, plus ou moins essoufflé mais nous tenant en haleine tout en perdant la sienne. C’était pendant La Chasse aux trésors, un émission de télévision avec des candidats en studio qui cherchaient des indices dans des livres (dans les temps surannés les Internet n’existent pas) tandis que Philippe, donc, courait à la recherche des trésors.
À droite quand ils lui disaient « à droite », à gauche quand ils lui disaient « à gauche ».
Des fois Philippe entendait mal (la liaison radio avec ses pschhhhhhhh) et il courait trop loin ou pas au bon endroit. Mais l’essentiel était qu’on le voyait courir, escorté par son caméraman anonyme qui courait aussi, poursuivi par son hélicoptère qui, lui, se contentait d’héliporter.
Philippe se cassait parfois la margoulette (mais quand il tombait, c’était de son hélicoptère…), Philippe sautait en parachute, Philippe pagayait, Philippe était en mouvement permanent.
C’était un grand bonhomme. Un type qui donne envie d’aller courir dans la pampa, de descendre le Zaïre en rafting, de monter en haut du Kilimandjaro, et des tas d’autres trucs fatigants mais bons pour la jugeotte.
Le destin ou la raison d’État l’ont abandonné aux confins de la terre d’Afrique.
Philippe de Dieuleveult : bienvenue parmi les Surannés.