[ɔlibʁijy] (subst. COMED.)
Plus qu’à mon tour j’en fus. Je m’en afflige à présent. Mea culpa, mea maxima culpa.
Et si le Capitaine Haddock m’avait croisé, lui qui en la matière possède autorité, d’olibrius à raison il eut pu me traiter. Un petit con cruel et fanfaron. Pas même un préfet Romain ou un éphémère Empereur lointain, non rien de tout ça, un ridicule peu précieux, un prétentieux arrogant et pédant.
L’olibrius n’est pas à fréquenter. S’il peut paraître aimable et séduisant c’est un stupide, un malfaisant. Et pourtant le substantif est plaisant avec sa sonorité commedia dell’arte (où il serait gageons le Matamore); mais méfiez vous c’est un truand comme le chantait Dutronc.
Toute la journée l’olibrius se pavane, il crâne, il glose, il toise, il intrigue, il pérore. C’est un parfait courtisan de toutes sortes de palais tellement son assurance hautaine et sentencieuse semble sûre de ses jugements. C’est aussi à cela que vous le reconnaîtrez : il a un avis sur tout, il sait. Plus encore il ose tout et vous vous souvenez ce que Audiard disait de ceux qui osent tout. Le bon maître a raison, l’olibrius est un con, tout simplement.
L’insulte est surannée mais si châtiée qu’il me plait de l’utiliser à foison. Celui qui la reçoit sans savoir n’imagine pas dans quelle lie de l’humanité il se retrouve catalogué. A chaque bravade il se tartinera un peu plus le visage de fange s’en pourléchera les doigts et lui trouvera bon goût. Un régal !
Il est à noter qu’olibrius est un porteur autonome de son sens, là où le con a besoin d’adjectif. Selon qu’il est vrai, petit, vieux, sale, jeune, gros, le con change du tout au tout et peu même frôler le sympathique. Pas l’olibrius. Vous avez déjà dit « tu n’es qu’un petit olibrius » ou maugréé « va donc eh gros olibrius » ? Cette découverte me rassure : je n’étais souvent qu’un jeune con, parfois un petit, et tâcherai de ne pas en devenir un vieux. Mais finalement je n’étais pas olibrius. Ouf¹…