[fɛʁ lə zwav] (bêti. ALMA.)
Il y avait de l’affection, j’en suis certain, quand mon père me tançait d’arrêter de faire le zouave.
Ce protagoniste là (je parle de moi) n’avait alors pas grand-chose de nuisible, il faut bien le reconnaître, sans son uniforme singulier à la culotte rouge si reconnaissable et son fusil à baïonnette. Et puis les dégâts que je pouvais commettre étaient tout de même bien loin de ceux d’un régiment de biffins du Second Empire.
Faire le zouave avait ce qu’il faut d’exotisme, de batailles, de marches forcées et de prestige pour que l’expression m’encourageât à pousser un peu plus loin mémé dans les orties, à la conquête du Tonkin en quelque sorte. La fin des réjouissances était généralement marquée par un changement de statut et je passais du zouave au garnement en moins de temps qu’il ne le faut pour le dire. Je cessais dans l’instant de faire le zouave, qui ainsi est resté en enfance, et c’est bien pour ça qu’il est si doux et suranné.