Fig 32. Test de Rorschach. Grenouille jouant des castagnettes.
[fòl] (subst. masc. DEMA.)
Un simple substantif qui commence par une voyelle et hop, le doux dingue devient dans l’instant suranné. Le français est joueur vous savez. Aujourd’hui, vous l’aviez bien senti, nous allons explorer la folie, la perte de raison, le refus de la norme sociale, la passion aussi, bref nous allons voler au-dessus d’un nid de coucou tels des Randall Patrick McMurphy de la langue d’avant. Attachez vos camisoles.Le fou et le fol s’ils sont de même racine comme nous l’expliquent Robert, Larousse ou les grands manitous de l’Académie sont pourtant bien différents et ça personne d’autre que le dictionnaire pédagogique et intéressant des mots et expressions surannés ne vous aidera à le comprendre. Vous êtes donc de sacrés chanceux si vous lisez ces lignes.
Le fou fait fuir, c’est un fait. Il effraie en faisant fi de la norme et frayer avec lui n’est pas franchement rassurant. Des fois qu’il s’avère contagieux. On l’attachera donc au lit, on le bourrera de chimie, on l’enfermera en tous cas. S’il est Romain on le rossera parce qu’il n’avait qu’à pas venir et voir dans l’espoir de nous vaincre¹.
Le fol exalte. Il ravive la flamme d’une certitude consumée, il redresse l’orgueil comme un dernier rempart, il fait dans le sublime lorsqu’il précède l’esprit. Le fol n’est pas du roi et laisse au fou cette place de bouffon servile, le fol ne fait pas d’histoires comme le font les fous, le fol n’est jamais furieux, à lier ou bien à enfermer. Ce doit être pour ça qu’il est bien suranné.
Aujourd’hui que gangrène la folie, celle des hommes avant celle de Dieux qu’ils invoquent, n’est pas un temps à mettre un fol dehors. Ne me dites pas que vous le croisez souvent, vous passeriez pour un fou à vouloir le faire croire. Le fol va rester caché au fond du dictionnaire suranné. Il repointera un jour le bout de son nez car son dessein est de se frotter au désir pour faire renaître un fol espoir. Nous nous reverrons donc.
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