[le kamazytra selô sanâtònjo] (litté. NSFW)
Les aventures du commissaire San-Antonio comptèrent parmi mes premières lectures au même titre que Fantômette ou le Club des Cinq. Les Éditions Fleuve Noir et la Bibliothèque Rose en mélange ça vous donne tout ce qu’il faut pour virer psychopathe ou bienfaiteur de l’humanité¹.
Il est une partie spécifique de l’œuvre du pilier de la maison poulaga qui influença largement mon comportement (aux dires des différents chercheurs qui examinèrent par la suite mon cerveau lors de mon autopsie) et qu’il convient de disséquer ici : le Kâmasûtra (कामसूत्र ) selon le commissaire San-Antonio, séducteur de ces dames devant l’éternel, compte parmi les versions les plus surannées de l’ouvrage original rédigé vers le VIᵉ siècle de notre ère. Il en est même une amélioration créative qui laissera pantois les plus acrobates d’entre vous. Petite revue des troupes en présence.
« La balance Roberval » comme son nom l’indique se joue en équilibre, conformément au principe développé par Gilles Personne, mathématicien et physicien français, du placement des plateaux au-dessus du fléau. C’est assez simple et efficace. Mais vous devez déjà connaître.
« Regarde par la lunette arrière je crois qu’on nous suit » est très prisée des amateurs de belles mécaniques car parfaitement adaptée aux voitures de sport, cabriolet et coupé. Elle implique une souplesse que les possesseurs desdits modèles possèdent automatiquement sinon ils chemineraient en Twingo. Particulièrement agréable avec des sièges en cuir.
« Le Papillon soudanais » rend un hommage évident au lépidoptère nocturne que vous aurez aperçu si vos pas vous ont déjà mené dans le désert du Soudan ou sur les bords de la Mer Rouge, quelque part sur les traces de Rimbaud. NB : ne se pratique pas de jour, le papillon en question craignant la lumière du soleil.
« Le Tourbillon cosaque » est exigeant car ce pillard des steppes est réputé pour sa rudesse qui n’a d’égal que son habileté à chevaucher des heures durant. Réservé à des pratiquants bien entraînés.
« La Modulation de Fréquence » est beaucoup plus accessible à tous niveaux et offre sa porteuse à toutes celles et à tous ceux qui voudront faire jouer leur organe. Facile d’accès même pour les débutants. En image ça nous donne cela : v(t) = V0 cos(Ωt) = V0 cos(2πF t). Facile, je vous le disais.
« La Torpille nippone » est sophistiquée et silencieuse à souhait, touchant son but à tous les coups. Pour esthètes uniquement.
« L’Écrevisse bulgare » a ses adeptes. Prévoir un bon bain chaud et y plonger une jolie Bulgare quelques instants avant de vous y glisser.
« Le coup du Grand Vizir » même s’il est très connu voire commun, reste un classique. Il fera toujours son effet pour une première fois et demeure de bon goût en toute circonstance. À conserver quoi qu’il en soit.
« L’ouvre-boîte à manivelle » est certainement la figure la plus surannée, la manivelle n’étant plus manipulée depuis bien longtemps pour quoi que ce soit. À déconseiller sans entraînement car un retour de manivelle est souvent très douloureux.
Je terminerai par l’incarnation la plus pure de l’esprit du Kâmasûtra selon San-Antonio, vous l’attendiez petits coquins que vous êtes, c’est bien évidemment « Monte là-dessus tu verras Montmartre », j’en conviens d’un classicisme aigu mais les valeurs sûres, même les plus surannées, sont une garantie de réussite.
Il existe des dizaines d’autres figures de style du Kâmasûtra selon San-Antonio (la petite Tonkinoise chez le gouverneur, le parapluie retroussé, le dé à coudre polisson, etc.) et je ne suis pas en mesure de tout vous expliquer, restons humble tout de même. Je vous renvoie à l’œuvre complète du sieur pour approfondir votre érudition, vous devriez vous en tirer.
À moins que vous n’ayez totalement basculé dans l’ère moderne et que les seules catégories libidineuses que vous ne connaissiez soient celles de ce site Internet que vous n’avez jamais consulté…
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