[sə pɑme] (verb.trans.)
Ô temps bénis et surannés où pour un gentilhomme entraperçu à la sauvette, les demoiselles corsetées pouvaient si simplement alors se pâmer.
Tout bonnement tombaient-elles en pâmoison que le bellâtre avait beau jeu de leur faire humer quelques sels afin qu’elles recouvrent conscience; dans ses bras évidemment.
Tombée en désuétude depuis le 29 août 1966¹, cette tradition courtoise a rejoint les comportements surannés que d’aucuns font revivre à l’occasion de manifestations folkloriques ou de commémorations souvent sans saveur², il faut bien l’avouer. Car contrairement à ce qu’il pourrait y paraître, se pâmer relève d’une grande maîtrise de ses propres sens et c’était toute une éducation galante qui s’exprimait dans ce geste aux accents de désespoir surjoué, la main portée au front et les jambes flageolantes, qui cachait au-delà un bien coquin espoir. Essayez-donc pour voir.
S’abandonner à toute inconscience est désormais bien impossible à nos capacités modernes. Il est loin l’art de la défaillance, abandonné au profit d’un semblant d’infaillibilité. Le galant doit passer son chemin, le vilain que voilà. Aujourd’hui on maîtrise.