[yn vi də pataʃɔ̃] (expr. FAM. ARG.)
Puisque la vie doit continuer pour botter le cul aux barbares, je me propose de l’y aider modestement en ressortant du placard suranné l’expression d’une vie de patachon, cette vie qu’ils exècrent, cette vie pleine de joie et de libations, cette vie de robes légères et de grosses rigolades, cette vie pour laquelle le Parisien (qu’il soit né d’ici ou d’ailleurs) semble posséder certaines dispositions¹.
Oui, oui, maudit inculte sois-tu, mener une vie de patachon demande effectivement des qualités toutes particulières que tu ne possèdes pas : au bruit des bottes il se préfère celui des talons hauts, et ne t’en surprenne aussi, Paix Dieu en fait partie, mais elle est une bière brassée une fois par mois par la nuit de pleine lune. La nuit justement est souvent son amie, peut-être parce que tous les chats y sont gris; toi qui n’aime guère la différence ça devrait pouvoir te plaire. Tu pourrais même y cacher ta laideur.
J’ai donc, méprisable minable qui défouraille dans les rues, une bien mauvaise nouvelle (pour toi) : nous allons boire jusqu’à noyer nos larmes, nous allons reluquer les filles, nous allons mettre la musique beaucoup trop fort, nous allons nous marrer, nous allons la mener notre vie de patachon.
Et si tu changes d’avis, tu sais où nous trouver, on est au quatre-vingt-quinze de la rue Championnet et on fait de la musique avec Nino.
🎶On a déjeuné dans la rue du Ruisseau
chez Mohammed couscous derrière les fagots
arrosé d’un joli vin de la Moselle
et puis Micky Finn est arrivé.Vas-y Micky – solo
🎶On a fait de la musique pendant quelques temps
et j’espère encore longtemps
en attendant que les autres aient gagné
et qu’ils aient fait tout foirer !
🎶Toi, technocrate en redingote étriquée
tu finiras bien par avoir tout ficelé
mais jusqu’à tant que t’aies fait sauter la planète
moi je ferai de la musique avec mes potes🎶🎶La maison tontaine et tonton, La Carmencita, 1982