[lə mikʁo avɛk ɛ̃ kabl] (gr.nom. TECH.)
Oui, oui, la technique (remarquez que je n’ose pas technologie) peut tomber en surannéité plus vite que quoi que ce soit.
Souvenez-vous du micro avec un câble. Celui-là même des plateaux télévisés des émissions de Maritie et Gilbert Carpentier, celui-là même que la vedette tenait en main pour nous interpréter un texte, celui-là même que le présentateur portait à son menton pour nous citer l’auteur des vers et de la partition. Le micro avec un câble et son mouvement souple de poignet qui dessinait un serpentin soudain destiné à lui donner du mou pour qu’il puisse suivre sur la scène les pas de la chorégraphie.
🎶🎶Les sirènes du port d’Alexandrie
Chantent encore la même mélodie🎶🎶
Il en fallait de la technique pour ne pas se prendre les pieds dans ce fourbe coupe-jarret qu’était alors le micro avec un câble. Que savons-nous encore aujourd’hui des talents éconduits pour une malencontreuse gamelle de première partie ? De combien de frissons mélodieux nous a-t-elle privés cette cruelle ficelle du destin chagrin ?
Et surtout que n’a-t-il voulu perdurer ? Il aurait pu nous éviter tant de désillusions, tant de vainqueurs labellisés chanteurs à coups d’appels téléphoniques surtaxés¹. Le micro avec un câble c’était la marque du talent.