
Fig. A. Alexandrie, Alexandra.
[lə mikʁo avɛk ɛ̃ kabl] (gr.nom. TECH.)
Oui, oui, la technique (remarquez que je n’ose pas technologie) peut tomber en surannéité plus vite que quoi que ce soit.
Souvenez-vous du micro avec un câble. Celui-là même des plateaux télévisés des émissions de Maritie et Gilbert Carpentier, celui-là même que la vedette tenait en main pour nous interpréter un texte, celui-là même que le présentateur portait à son menton pour nous citer l’auteur des vers et de la partition. Le micro avec un câble et son mouvement souple de poignet qui dessinait un serpentin soudain destiné à lui donner du mou pour qu’il puisse suivre sur la scène les pas de la chorégraphie.
Les sirènes du port d’Alexandrie
Chantent encore la même mélodie
Il en fallait de la technique pour ne pas se prendre les pieds dans ce fourbe coupe-jarret qu’était alors le micro avec un câble. Que savons-nous encore aujourd’hui des talents éconduits pour une malencontreuse gamelle de première partie ? De combien de frissons mélodieux nous a-t-elle privés cette cruelle ficelle du destin chagrin ?
Et surtout que n’a-t-il voulu perdurer ? Il aurait pu nous éviter tant de désillusions, tant de vainqueurs labellisés chanteurs à coups d’appels téléphoniques surtaxés¹. Le micro avec un câble c’était la marque du talent.