[dɑ̃ lə ky la balɛjɛt] (exp. VULG.)
Allons, allons, je me refuse à entendre vos cris d’orfraie et de vierges effarouchées : comme si vous ne saviez pas que dans le cul la balayette existait et qu’il était suranné.Que vous ne l’ayez pas entendu depuis longtemps je vous l’accorde, il est suranné je vous le répète. Que vous ne l’ayez jamais utilisé est possible, à condition que vous ayez échappé tout d’abord aux différents cycles scolaires et ensuite (je veux dire au long du reste de votre vie) à tout sentiment triomphant en contemplant un provocateur se vautrer lamentablement après vous avoir nargué impunément.
Dans tout autre cas, ce qui revient à dire si vous n’êtes ni l’abbé Pierre ni sœur Emmanuelle ni moine tibétain, vous avez utilisé dans le cul la balayette. C’est statistique¹.
Ce petit préambule posé, nous voici en mesure d’étudier sereinement dans le cul la balayette. Comme je le dévoilais dans mon propos liminaire (cf. supra) dans le cul la balayette s’emploie avant tout sur ton narquois à des fins de stigmatisation d’une action adverse à vocation offensante ayant échoué d’elle-même. On peut parler dès lors d’action sans fondement, ce qui demeure un comble vous en conviendrez².
Dans le cul la balayette est un véritable cri du cœur de l’injustement offensé et on peut percevoir à son caractère sagement outrancier tout le soulagement qu’il trouve dans le rétablissement quasi divin de son bon droit. Il serait d’ailleurs presque salvateur que les différents actes de justice (celle des tribunaux des hommes) se concluent de la sorte, sous cette forme directe ou plus sagement dans une formule latine qui cacherait au prime abord son aspect accessoire de latrines. Un truc du genre :
« Au nom du peuple français, le prévenu est condamné à vingt années de réclusion, Iuniperorum erat cibus in asino ».
Mais la réforme de la justice a d’autres chats à fouetter et je crains que ma modeste suggestion ne demeure lettre morte.
Qu’importe, l’idée me suffit que vous continuiez à psalmodier en votre for intérieur un tonitruant dans le cul la balayette à chaque fois qu’un imbécile de pacotille vous aura cherché noise.
Et pour ce qui est de l’origine de l’expression délicieusement surannée du jour, nous en resterons là aujourd’hui, la maison ne souhaitant pas s’égarer dans des querelles doctrinaires sans réel intérêt.
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