[lɔv i al] (parol. TRAUMA.)
Pièce maîtresse de The Butterfly Ball and the Grasshopper’s Feast, album produit par le métalleux Roger Glover, Love is all a été classé par un jury de vieux cons surannés comme clip le plus angoissant des années surannées.
Love is all : le clip qui terrorisa les enfants en 1974
L’ambiance oppressante qui suinte de chacun des plans du film d’animation est certainement due à la personnalité de l’interprète de Love is all, Ronald James Padavona dit Ronnie James Dio, chanteur à cheveux longs des Black Sabbath, et surtout inventeur du geste des cornes avec l’index et l’auriculaire dont raffolent les rebelles tatoués 666.
Le diable d’homme avait dû veiller à ce que la grenouille troubadour et ses paroles flower power demeurent assujetties à la noirceur d’un monde qui n’est pas qu’amour en cette année 1974 où l’album sort dans les bacs.
Everybody’s got to live together
All the people got to understand
So, love your neighbour
Like you love your brother
Come on and join the band🎶
Si Love is all a ainsi marqué de son sceau satanique sous-jacent toute une génération, c’est qu’il fut diffusé tant et tant sur les ondes d’Antenne 2 en guise d’interlude lorsque le petit train de la mémoire rentra en gare définitivement. Et l’interlude pour raisons techniques indépendantes de notre volonté n’était pas rare en ces temps analogiques.
La technique défaillante apporta donc très largement sa pierre à l’édifice de cauchemar patiemment bâti par Love is all…
Tandis qu’un papillon sorcier à tête de mort jetait des sorts à de braves chopes de bière et transformait Ronnie la grenouille en haricot magique à cinq têtes, une troupe animale iconoclaste déambulait dans la rue principale d’un village, le criquet loufiat ne devant qu’à sa rapidité d’échapper à un crapaud glouton prêt à le bouffer tout cru : comme si ce scénario ne suffisait pas à terroriser d’innocentes têtes blondes attendant Les visiteurs du Mercredi !
Et même si Love is all se terminait en baloche guilleret on sentait bien que l’amour en question ne tenait pas à grand chose.
L‘évolution technologique de la télévision publique remisa l’incident-technique-indépendant-de-notre-volonté au placard des souvenirs surannés et stoppa l’œuvre traumatisante déjà bien avancée. Love is all disparut des écrans et chacun put reprendre ses activités, marqué à jamais par la grenouille chantante.
Depuis, on vit une époque moderne et formidable.
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