[ètre muSik a la sèksjô] (loc. polic. GANG.)
Depuis la création par François 1er du tribunal de la Connétablie et Maréchaussée de France, la maison poulaga réprime, pourchasse et beurre le marmot afin que le bijoutier au clair de lune finisse à l’ombre ou que l’ébobisseur en prenne pour perpète.
Toute cette truandaille que le pandore avisé a dans le collimateur parce qu’il connaît le métier (la ta-ca-ta-ca-tac-tac-tique du gendarme étant de bien observer sans se faire remarquer) est mouchique à la section comme il se dit alors en ces temps surannés avant l’invention de l’ampoulé et faussement réglementaire « être défavorablement connu des services de police ».
Être mouchique à la section fait partie de cette langue codée partagée par les contrevenants et les tenants du règlement, désignant donc les premiers dûment recensés par les seconds.
Mouchique doit vraisemblablement son étymologie argotique à la mouche, vil insecte bourdonnant qui se délecte des défécations et se trouve de fait assez peu apprécié; les malfrats ajouteront fièrement que la bestiole est aussi difficile à attraper (si ce n’est à l’aide de papier tue-mouches, fameuse invention de Jean Gabriel Louis Hippolyte Moure), s’accordant ce faisant avec les représentants de l’ordre pour être dénommés comme tels au guichet local de la maison j’t’agrafe, ou section.
Ainsi, des Lorettes de Breda Street aux gangsters des arrières-salles de Pigalle on est mouchique à la section et l’on porte crânement comme une décoration cette appellation d’origine non contrôlée que les gens honnêtes considèrent comme funeste.
Le caractère désavantageux d’être mouchique à la section s’amenuisera avec la disparition des pendards à la langue bien pendue (pour cause d’embastillement ou de séjour ad patres suite à un différend professionnel, mais ceci est une autre histoire) et la survenance d’une expression plus châtiée faisant part de l’important travail de nomenclature des méfaits mené par les autorités.
Aucun malfrat moderne ne se revendique désormais mouchique à la section, ce que d’ailleurs aucun gardien de la paix ou de la langue de bois ne lui reprochera, les gonzes ne jactant pas non plus comme avant.
Une lacune qui n’empêche cependant pas de terminer au gnouf en cas d’acte délictueux.