[a ɡòɡo] (rép. onomat. PROFUS.)
Deep down Louisiana close to New Orleans,
Way back up in the woods among the evergreens🎶
There stood a log cabin made of earth and wood,
🎶Where lived a country boy named of Johnny B. Goode
Who never ever learned to read or write so well,
But he could play the guitar like ringing a bell🎶
🎶Go go
Go Johnny go
Go go🎶
Johnny B. Goode🎶
Whaou, ça balance le rock’n roll, le Chuck Berry qui nous raconte son Amérique natale ! Un morceau que même les extraterrestres connaîtront s’ils tombent un jour sur la sonde Voyager 1 qui le leur proposera aux côtés de Bach, Mozart, Beethoven. Ça va swinguer chez les Martiens ! 🎶Go go, go Johnny go, go !
Mais ne nous éloignons pas trop du plancher des vaches où nous attend impatiemment un à gogo qui n’a vraiment rien à voir avec Johnny B. Goode. To go (aller, en angliche) n’est pas à l’origine du prolixe à gogo. C’est vers la fête qu’il nous faut aller, et relire au passage partir en goguette pour comprendre que à gogo en vient. On n’est jamais très loin du rock’n roll mais insistons, à gogo n’est pas go, go.
À gogo va donc chercher ses racines dans goguette, bien loin du Missouri ou de la Louisiane, et nous traduit une abondance de bonne choses, un foisonnement festif, une profusion qui permettra au convive d’en prendre tout son saoul. À gogo est Rabelaisien, excessif, luxuriant, le tout sans haute opinion de lui-même puisque, rappelons la règle, « la duplication et répétition d’une syllabe afin de former un mot l’empêche de se prendre au sérieux » (exemples : zizi, Toto, panpan, cucul).
Preuve s’il en faut du caractère alcoolo-musico-divertissant de à gogo, la première discothèque créée à Paris en 1947, rue de Seine, se baptise le Whisky à gogo ! Celle du 8901 W Sunset Boulevard à Hollywood, qui permettra de découvrir The Doors, en est sa descendante, les GI ayant ramené à gogo dans leurs valises.
Dans les temps surannés à gogo est tellement usité que certains représentants de la pourtant très sage Église catholique, apostolique et romaine, traduiront le concept dans des messes à gogo¹ au cours desquelles le curé aux cheveux longs fait chanter un chœur plutôt flower power, et reconquiert ce faisant des brebis qui s’en allaient paître au Balto le dimanche en lieu et place des activités liturgiques. L’expérience ne convaincra pas en haut lieu et il ne vous reste désormais que la paroisse Saint-Joseph de Gogo, Burkina Faso, pour assister à une messe à gogo. Et encore ce sera une messe à Gogo.
À gogo disparaîtra sereinement dans les années modernes, les différents cultes jugés peu raisonnables n’ayant plus vocation à trouver une expression publique, les braves gens n’aimant pas globalement qu’on suive une autre route qu’eux. Chargé de sa mauvaise réputation, il finira en surannéité, lui aussi.