[émé kèlkû kòm la kòlik] (loc. médic. DÉTEST.)
Elle peut être hépatique, biliaire, néphrétique et frénétique à la fois, végétale ou de Madrid, et on la dit parfois de plomb : dans tous les cas la colique inspire exécration¹.
La sensation étant unanimement partagée, l’expression aimer quelqu’un comme la colique avait devant elle une voie toute tracée pour prospérer. D’autant plus que même pendant les années surannés, les personnes à détester ne manquent pas : le malitorne pullule, la raclure de bidet se pavane, le gougnafier existe déjà et le cocodès exulte.
Autant de cuistres diarrhéiques qu’on aime comme la colique. Autant de raisons d’utiliser l’expression et d’en faire un classique de l’abhorration.
C’est en effet grâce à ces déplaisants et leurs comportements qu’aimer quelqu’un comme la colique va se répandre dans les rues telle l’épidémie de dysenterie du VIᵉ siècle qui mis à mal le royaume des Francs (en commençant par Chilpéric 1er qui régnait alors et ses fils Chlodobert et Dagobert qui en mourront).
De tout infâme il se dit qu’il est aimé comme la colique pour décrire la popularité du personnage (qui ne se mesure pas encore en sondage d’opinion réalisé par téléphone auprès d’un échantillon représentatif de personnes qui répondent au téléphone, précisément).
Le succès populaire d’aimer quelqu’un comme la colique est tel que le Père la Colique devient un petit personnage de plomb représenté à cacaboson, dans le fondement duquel on introduit un bâtonnet qui se transforme en long étron noirâtre se dévidant lentement quand on y met le feu. Un jouet des années surannées qui disparaîtra au simple prétexte de la toxicité des recharges de colique en bâton.
C’est d’ailleurs ce même argument de santé publique qui sera utilisé par les autorités du plus haut rang pour justifier l’interdiction d’utiliser aimer quelqu’un comme la colique dans une conversation.
La réalité est toute autre.
Nous sommes en mesure de révéler que le classement en surannéité d’aimer quelqu’un comme la colique découle de la décision conjointe de puissants fort mécontents de leur chute dans les sondages, craignant que leur carrière ne finisse en eau de boudin. Pour éviter de se retrouver dans la mouise ils firent en sorte de purger la langue de cette expression trop explicite.
Un mauvais pourcentage d’opinions favorables vaut toujours mieux q’une bonne chiasse².