[arivé a la fymé dé sjèrZ] (loc. verb. AMEN.)
C‘est évidemment à un liturgiste lassé par les retards des ouailles de sa paroisse que nous devons l’expression définie ci-dessous.
L’obligation dominicale du croyant ne se contourne pas avec une excuse de collégien désireux d’éviter un contrôle sur Pythagore et son orchestre, et les trop grossiers « C’était bouché Porte d’Orléans » ou « J’ai attendu le plombier pendant deux heures » irritent l’évêque.
Mais comme le brave homme doit faire preuve de compassion, il ne saurait sanctionner ses grenouilles de bénitier procrastinantes d’un insolent « L’autel ferme à onze heures » ou d’un perfide « Notre Père n’a pas que ça à faire ». Ce pourquoi il a imaginé arriver à la fumée des cierges.
Arriver à la fumée des cierges marque d’une profonde subtilité l’exagération d’un délai emplafonné et il est d’autant plus puissant qu’il oppose la litote à l’outrance. Ah, qu’elle est belle la langue surannée quand elle image ainsi l’irrespect.
La langue n’a rien à faire dans le culte
Démenti brillant aux chagrins qui prétendent que la langue n’a rien à faire dans le culte, arriver à la fumée des cierges nous laisse entrevoir tout l’univers créatif de l’homme d’église. Quand on le dit coincé du culte, on se fourvoie ! Ça s’agite aussi sous la calotte, et quand cède la digue du culte se créent de bien belles expressions.
Arriver à la fumée des cierges ne connut cependant pas le destin qui aurait dû être le sien.
La croyance moderne en l’unique dieu dollar plutôt qu’en un autre adorant moins le veau d’or, entraîna en effet sa disparition rapide. Le temps c’est de l’argent s’imposa comme précepte, et dès lors, plus question d’arriver à la fumée des cierges.
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