[aʁive kɔm lə maʁki də kujvɛʁt] (loc. napo. WATERL.)
Il est fort possible que de nombreux bonapartistes tirent rigueur à Grouchy de son malencontreux retard à la bataille de Waterloo. Selon ces revanchards c’est en effet au marquis et à sa nonchalance que l’on doit la défaite; on les comprend dès lors.
Trouvant sans doute arriver comme Grouchy trop tendre pour la postérité du traînard, ces filous surannés lui créèrent un synonyme plus fielleux avec arriver comme le marquis de Couille-Verte pour décrire celui qui arrive après la bataille.
Reprenant la structure de la première expression, ils convinrent de la faire évoluer légèrement en inscrivant dans la comparaison une caractéristique du marquis : la couleur de ses parties intimes. On imagine fort aisément que pour ces grognards déçus, posséder des testicules dont la couleur correspond à une longueur d’onde dominante comprise entre 490 et 573 nm est un affront.
Ce n’est quoi qu’il en soit pas celui d’un dysfonctionnement, le lent Grouchy ayant eu quatre enfants de deux lits différents, preuve qu’on peut y aller piano et s’avérer étalon.
Les chercheurs sont perplexes devant cette allusion colorimétrique qui n’a pas laissé d’autres traces dans la langue, mis à part un vert synonyme de débauché. Faut-il y voir une allusion au comportement du marquis et dans ce cas arriver comme le marquis de Couille-Verte sous-entend-elle que le maréchal n’était pas vraiment en train de sucrer les fraises alors qu’on l’attendait sur le champ de bataille mais plutôt à l’étage d’une auberge de Walhain contant fleurette à une servante ? Des coquins le prétendent, sans preuve.
Malgré ce flou sur son origine véritable, arriver comme le marquis de Couille-Verte eut une carrière linguistique des plus honorables, les raisons de l’invoquer ne manquant pas du 18 juin 1815 (bataille de Waterloo) au 12 mai 1976 (drame de Glasgow).
Suite à la cruelle défaite des Verts de l’AS Saint-Étienne en finale de la Coupe d’Europe de football des clubs champions (une sombre histoire de poteaux carrés renvoyant la tête de Santini à la 39ᵉ minute et privant l’ASSE du titre qui lui tendait les bras), arriver comme le marquis de Couille-Verte semble en effet narguer une France meurtrie une fois de plus par le sort tragique de ses héros¹.
Trop c’est trop : dans la foulée, Jacques Chirac alors premier ministre décide qu’arriver comme le marquis de Couille-Verte ne sera plus employée². C’est la fin officielle de l’expression.
On ne la reverra plus, pas plus que les Verts en finale de Coupe d’Europe, mais ceci est une autre histoire.