[avwar yn tèt daj] (doub. accept. AIL.)
❝L’ON POURRA être laid et d’une vigueur remarquable. Et l’on pourra le faire savoir par la même expression. Ainsi sera l’usage d’avoir une tête d’ail pour dire la sale gueule et le vit vif. Car tel est notre plaisir. »Si nous ne possédons pas de lettres patentes rédigées de la sorte il est néanmoins plausible qu’avoir une tête d’ail soit tout droit sorti d’un acte royal de Charles VII dit le Bien Servi (parce qu’il était monté comme un âne mais que sa plastique n’était pas des plus harmonieuses).
Malheureusement, comme toujours quand il s’agit de faits licencieux, la doxa historique feindra l’amnésie et occultera cette volonté sémantique.
Seule son épouse, la pauvre Marie d’Anjou « laide à faire peur aux Anglais »¹ comme il se disait alors, aura donc officiellement et au su de tous une tête d’ail, le roi se contentant d’avoir une tête d’ail pour les intimes (ce qui lui permettra de séduire la belle Agnès Sorel, mais ceci est une autre histoire).
❝ Charles VII avait une tête d’ail seulement pour les intimes
Faisant fi des pudeurs de la haute, la plèbe utilisera avoir une tête d’ail dans un sens et dans l’autre avec une tempérance remarquable tant il aurait été facile de se contenter de l’acception sur l’agilité de Popaul.
De la fin de la Guerre de Cent ans au début de l’ère moderne on dira donc aussi bien avoir une tête d’ail pour désigner un cageot qu’un lascif. Au quotidien les deux sens cohabitent. À chaque tête d’ail son domaine.
C‘est un scandale planétaire impliquant un Français à tête d’ail qui aura raison de l’expression.
Pourtant bien parti pour succéder à Charles VII², l’acronymisé DSK (qui aurait préféré demeurer anonyme) se fait attraper par la patrouille en mai 2011 pour avoir agit avec sa tête d’ail plutôt qu’avec sa tête d’ail dans une suite d’hôtel New Yorkais.
La langue française ne s’en remettra pas. Fin de partie pour avoir une tête d’ail.