[è pepito] (exclam. MEXIC.)
En 1961 Los Machucambos ne célèbrent nullement la naissance d’un biscuit chocolaté avec leur cha-cha-cha muy caliente :🎶Pepito mi corazón
Pepiti, Pepito
Pepito de mis amores🎶
Pepiti, Pepito
Canta me asi
Con amor…🎶
C’est en effet un total hasard si cette même année la Biscuiterie Belin propose aux enfants sages ou non de se badigeonner le visage et les doigts avec un chocolat qui fond vite. Une simple convergence des idées, pas un complot consumériste (la suite sera une autre histoire).
Entaché d’un inutile accent français sur son « e », Pépito est un chico mexicano qui monte dans les aigus en hurlant ay Pépito à chaque fois qu’il apparaît à la télévision pour nous clamer les qualités de son sablé éponyme enduit sur une seule face du précieux chocolat (son ton sonnant un peu comme une répétition puisque maman montera elle aussi dans les aigus en découvrant tee-shirts, moquette et canapé entachés à leur tour, mais cette fois du fameux chocolat qui fond vite¹).
¡ Ay Pépito !
Ay Pépito est facile à retenir, et bientôt toute une génération se construit une image d’Acapulco et de Chihuahua à grands renforts de braillements hystériques puisque Pépito ne cesse jamais ses ay Pépito stridents. Ceci ne sera pas sans conséquences sur le déroulé des cours d’espagnol langue vivante 2 (LV2) quelques années plus tard…
Qu’importe, ay Pépito c’est le beuglement du cow-boy capturant au lasso un jeune maverick échappé du troupeau, ay Pépito c’est la prière galvanisante du plongeur de La Quebrada et, par extension, le cri de guerre dans la cour de récré. Haut les cœurs clamaient les croisés, ay Pépito scandent les élèves de l’école Jean Macé.
Ainsi, de ay Pépito en ay Pépito, Pépito devient le goûter préféré des écoliers.
Deux événements vont envoyer ay Pépito s’exclamer dans les oubliettes surannées.
Tout d’abord la création des Pépito Rond, des Pépito Pocket, des Pépito Pockitos, des Pépito Crousti choco, des Pépito Choco’Creamy, des Pépito choco marbré, des Pépito double-choc, des Pépito Mini rollos, des Pépito Cara gouters, des Pépito Choco fourré, des Pépito Choco mousse, des Pépito miniroulé, des Pépito Déliros et des Pépito Brownito, qui choque les anciens écoliers qui ne retrouvent plus leur biscuit préféré dans ce qui est devenu une sombre affaire de parts de marché.
Et puis le scandale, le vrai. Le drame. Celui venu des USA qui fait de Pépito, de son poncho, de son sombrero et surtout de son ay Pépito une caricature et donc un raciste patenté. En 2010, ay Pépito et Pépito lui-même sont déclarés slogan et persona non grata en Amérique du nord. Une condamnation au suranné à perpétuité.
Aïe !