(verb. ARGO. THÉÂ.)
EN CE NOUVEAU JOUR SURANNÉ NOUS DÉCLAMERONS HAUT ET FORT CETTE DÉFINITION.OUI NOUS DÉCLAMERONS CAR BLÉZIMARDER NOUS PROVIENT DU THÉÂTRE, ET AU THÉÂTRE ON DÉCLAME. ET LE THÉÂTRE EN PLUS C’EST SURANNÉ.
Bon, je vais peut-être arrêter de déclamer comme ça car je sens que vous allez décrocher. Mais enfin qu’y puis-je si le théâtral se doit de porter jusqu’au dernier rang ? (Oui, je parle aussi à ceux qui sont au fond).
Blézimarder, donc, coupe le sifflet à la tirade, empêche la réplique, annihile la rime, oblige au pantomime grotesque pour continuer le dialogue.
Il y a quelque chose de pourri au royaume du Danemark
À son corps défendant ou parce qu’il ne connait pas son texte, le comédien médiocre va blézimarder, brouillant en un instant la litanie scénique qui devait révéler, c’est selon, où se cache l’amant, par où s’est enfui ce garnement de Gnafron, ce qu’il y a réellement de pourri en ce royaume du Danemark, ou à combien ils arrivèrent après être partis à cinq cents. Autrement dit la catastrophe en une strophe; qui manque évidemment.
Blézimarder se retrouve aisément le dimanche au dessert quand le repas de famille prend ses aises attisées par l’alcool et que les idées bien arrêtées se mettent en mouvement, avançant les unes vers les autres pour chercher l’affrontement. Lancés dans une vaine joute ayant pris pour prétexte un soupir un regard ou un hoquet coupable, les beaux-frères de service s’en vont blézimarder, rougeoyant et gonflant jusqu’à plus d’argument si ce n’est un sonnant : « tu es vraiment trop con ».
À noter l’existence à peine plus policée de l’art de blézimarder en débat politique. « Taisez-vous Elkabbach » c’était blézimarder, « Vous n’avez pas le monopole du cœur » c’était blézimarder (mais c’était travaillé), « Vous avez tout à fait raison monsieur le premier ministre » c’était blézimarder, et « Cessez de m’interrompre tel un roquet » c’était aussi blézimarder.Quand je vous dis que la vie est une belle comédie, vous me croyez maintenant ?