[avwaʁ léz kalo a la ʒybil] (Marr. HUM.)
Se fendre la poire, se gausser, se bidonner, se gondoler et se poiler, rigolbocher même, a toujours pour conséquence d’avoir les calots à la jubile.
Quel que soit le niveau de facétie – de la pique subtile à la grosse marrade – ce sont en effet les yeux qui disent l’intensité de la jubilation. Les rides qui les bordent façonnent un cadre complexe et le reflet de la pupille ratifie finalement boutade ou calembour. Quand on se marre, que ce soit pour cause de persiflage, de mot d’esprit ou de gauloiserie, les mirettes font plus que l’esclaffement.
Une blague de Toto et paf, calots à la jubile. Au hasard une page de l’Almanach Vermot et c’est itou. « Mes compliments, mon cher, on me dit que tu te maries dans huit jours. Non, dans deux mois, j’ai obtenu un sursis » et la rate se dilate, et les calots jubilent. C’est qu’on sait rire dans les temps surannés.
On aurait pu penser que les passions à tendance triste d’une modernité coincée auraient été la cause de la disparition de ces calots par trop marqueurs de leur réjouissance. C’eût été aller un peu vite en besogne. Raté !
Sérums magiques facturés à prix d’or, collagène injecté pour effacer l’effet de liesse sont les véritables censeurs de l’alacrité du galopin d’antan.
Le moderne ne souhaite pas qu’on le mire jovial. Toto le navre. On n’est plus une bande de jeunes et on ne se fend plus la gueule.