Catégorie : Classé X

Avoir le feu au cul [avwaʁ lø fø o ky]

Ah, les brasiers de la passion, les incendies de l’âme, les flammes de l’ardeur amoureuse !

Fig. A. Libido incandescente. Allég.

[avwaʁ lø fø o ky] (loc. con. BOUM !)

Dans l’anthologie de la métaphore sensuelle, l’expression avoir le feu au cul fait figure d’incendie estival sous mistral. Ça sent la garrigue brûlée par un barbecue interdit, la forêt landaise ravagée pour cause de mégot balancé par la fenêtre de la 404¹.

Se rincer l’œil [sø ʁɛ̃se lœj]

Le plaisir coupable de contempler discrètement un spectacle séduisant.

Se rincer l'œil

Fig. A. Tableau de Wagner dans la vitrine de la galerie Romi, Robert Doisneau.

[sø ʁɛ̃se lœj] (OCCUL. EROS.)

Parfois poésie, lubricité contenue et galanterie gros sabots décident de travailler ensemble afin de fournir au langage une formule à double fond : attention un sens peut en cacher un autre.

Passer à la casserole [pase a la kasəʁɔl]

Passer à la casserole

Fig. A. Casserole sur le feu.

[pase a la kasəʁɔl] (CUIS. SEX.)

À l’heure des appariements consentis par d’étranges intermédiaires électroniques aux noms abscons, des émois codifiés en emoji, des galipettes calibrées à l’algorithme, il est bien normal de considérer avec suspicion cette expression qui vient d’un temps où les choses de la chair s’énonçaient avec panache — et, disons-le, une certaine audace culinaire : passer à la casserole.

Olé-olé [ole ole]

Fig. A. Olé olé au cabaret.

[ole ole] (AUDA. OLÈ. CORRID.)

Il est des expressions qui, à elles seules, dégagent un parfum de scandale feutré, un léger frisson d’interdit, une promesse de regards appuyés et de joues qui rosissent. Olé-olé est de celles-là.

Ne pas avoir les pneus les plus gonflés du peloton [ne pa avwar le pnø ply gɔ̃fl dy pəlotɔ̃]

Fig. A. Cycliste.

[ne pa avwar le pnø ply gɔ̃fl dy pəlotɔ̃] (CYCL. PHANT. SABR.)

Dans le grand tour de la vie où chacun mouline à son rythme il est des compétitrices dont l’équipement est plus aérodynamique que d’autres dont les atours attirent.

Si l’on prête aisément au peloton ses mollets affûtés et son goût pour les échappées belles, ses chutes à l’arrière, son pot belge et ses piqûres revigorantes reçues à l’insu de son plein gré, il est aussi une analogie plus charnelle qui s’invite parfois dans la conversation.

Remettre le couvert [remètre le kuvèr]

Remettre le couvert

Fig. A. Un premier service avant de remettre le couvert.

[remètre le kuvèr] (loc. olé. SEX.)

Arts de la table et bonnes manières règnent en maîtres en ces temps désormais surannés où l’on dit encore bonjour à la dame sans mettre ses doigts dans son nez. Plus encore, la politesse considère alors de bon goût de remettre le couvert lorsque tel prétendant est allé présenter ses hommages à Madame la marquise et que cette dernière semble satisfaite mais non repue par la galanterie.