[milɔʁ po o fø] (french connect. $$$)
A kiss on the hand may be quite continental, but diamonds are a girl’s best friend chantait, en angliche dans le texte, Carol Channing sur les planches de Broadway avant que Marilyn Monroe ne viennent lui voler la vedette pour devenir l’icône incarnant cette blonde préférée des milords pot-au-feu (en français dans le texte).
Le crédule plein aux as que la donzelle sex-symbol traîne chez Tiffany ou Cartier pour choisir les modalités de sa fidélité se désigne ainsi chez les ceusses empêchés de la Ve Avenue ou de la place Vendôme, dans ce mélange évidemment gaillard d’un peu de noblesse british et de gastronomie bien de chez nous.
L’impécunieux et soutier de la séduction qui ne doit son salut en amour qu’à son bagout n’est pas dupe quant au charme du rupin. Et il le fait savoir avec ce dosage subtil de gouaille des faubourgs et de respect des convenances. Il lui donne du milord et le fait mijoter avec gite, macreuse, plat de côtes, jarret et queue de bœuf, ce crésus naïf qu’il aurait pu laisser se faire plumer comme un pigeon¹.
Pas une pointe de jalousie dans ce milord pot-au-feu, juste un chouïa d’ironie pour celui qui le sam’di soir après l’turbin doit se contenter de filer avec sa femme bras d’ssus bras d’ssous aux gal’ries à vingt sous avant de lui chanter viens poupoule.
On fait encore dans la déférence en ces temps surannés, même pour le milord pot-au-feu que la cruelle modernité va transformer en sugar daddy. En angliche dans le texte, cette fois, sans le moindre ménagement.
La croqueuse d’aujourd’hui fait dans la sucrerie. Ça se veut délicat. Ça ne vaut pas Marilyn.