Catégorie : Faits divers

Asticot de cercueil [astiko de sèrkëj]

Fig. A. Au club house, un asticot de cercueil derrière la cravate.

[astiko de sèrkëj] (calemb. BIÈR.)

Le moindre corps constitué porté sur la picole, la plus petite association promouvant la consommation de houblon brassé, le plus fermé des cercles où les membres peuvent en toute discrétion s’en jeter un ou plusieurs derrière la cravate, revendiquent haut et fort l’expression étudiée en ces lignes.

Chasser le brouillard [Sasé le brujar]

Fig. A. Pour bien commencer la journée, un petit vin de France.

[Sasé le brujar] (expr. ouvr. VIN.)

Au temps du suranné déjà se trouvent des bons chasseurs et des mauvais chasseurs pistant diverses sortes de gibiers.

Aller à la Caisse des dépôts et consignations [alé a la kès dé dépo é kôsiNasjô]

Fig. A. « — Veuillez m’excuser très chère, je dois me rendre de ce pas à la Caisse des dépôts et consignations pour une affaire de la plus haute importance ».

[alé a la kès dé dépo é kôsiNasjô] (loc. scato. FINAN.)

Lorsque dans son discours du 9 messidor an V le comte Jean Bérenger prend le taureau par les cornes et évoque « une des mesures les plus urgentes quant à la dette publique : se séparer du service journalier des arriérés, et affecter celui-ci à une caisse d’amortissement », il pose évidemment la première pierre de la Caisse des dépôts et consignations.

Avoir les yeux en couilles d’hirondelle [avwar léz- jöz- â kuj dirôdèl]

Fig. A. Hirondelles en patrouille.

[avwar léz- jöz- â kuj dirôdèl] (métaph. érog. FÊT.)

S‘il suffit d’un fil posé entre deux poteaux de bois par l’administration des P&T en charge du déploiement du télégraphe et du service téléphonique pour observer l’hirondelle, c’est beaucoup d’imagination qu’il faut posséder pour en apercevoir les roubignoles.

Battre l’antife [batre lâtif]

Fig. A. « Une p’tite piécette m’sieurs dames ? ».

[batre lâtif] (loc. argot. TAPIN.)
Bien que provenant du langage des méchants garçons toujours partants pour un coup de Jarnac, battre l’antife n’est pas une expression violente.

En paumer la Sorbonne [â pomé la sòrbòn]

Fig. A. Remplissage d’un formulaire administratif.

[â pomé la sòrbòn] (exp. pop. COMPRÉH.)

Depuis le XIIIᵉ siècle et la création d’un collège par Robert de Sorbon, la Sorbonne incarne la connaissance et la réflexion, quitte à ce que celle-ci se fasse aussi par la contestation et le jet de pavés ou divers objets contondants sur la maréchaussée (mais ceci est une autre histoire).

Faire des almanachs [fèr déz- almana]

Fig. A. À la Saint-Glinglin chantent les lendemains.

[fèr déz- almana] (loc. att. IDÉ.)
Qu’il soit de Liège, de Paris, du Gotha, du Pèlerin ou Vermot, l’almanach est depuis Les Travaux et les Jours (Hésiode) qui date du VIIIᵉ siècle avant JC, la lecture populaire par excellence.

Rejeter le moucheron et avaler le chameau [reZeté le muSrô é avalé le Samo]

Rejeter le moucheron et avaler le chameau

Fig. A. Faux-derche à dos de dromadaire.

[reZeté le muSrô é avalé le Samo] (loc. évang. F.-CU.)
Exotique et évangélique d’origine, latine aussi selon Mathieu (ch.23, v.24 de ses écrits), excolantes culicem et camelum glutientes utilise comme de nombreuses autres expressions surannées l’image animale pour faire passer son message.

En l’occurence celui de s’éviter de petites fautes pour mieux s’en permettre de plus grandes.