Catégorie : Faits divers

Faire un compliment à l’ail [fèr û kôplimâ a laj]

Fig. A. Le comte Dracula recevant un compliment à l’ail. Bela Lugosi, 1931.

[fèr û kôplimâ a laj] (loc. verb. B-M.)

Dans la lointaine Asie centrale, il y a dix mille ans, surgit de terre une plante herbacée et bulbeuse dont l’usage se répandit en quelques millénaires jusqu’à atteindre le gigot pascal de chez belle-maman : l’ail.

À la coule [a la kul]

Fig. A. Joueurs de cartes à la coule agressés par un méchant cowboy.

[a la kul] (loc. CART.)

Parmi les irrémédiables dégâts que l’angliche a fait subir à la langue surannée se trouve celui de la disparition d’une expression marquant l’astuce et l’intelligence de situation, l’analyse rapide et la capacité à manier les ficelles du métier.

Du temps où Jésus était garde champêtre [dy tâ u Zézy étè ɡarde Sâpètr]

Fig. A. Jésus de Nazareth faisant un signe complice au garde champêtre.

[dy tâ u Zézy étè ɡarde Sâpètr] (loc. imposs. CATÉ.)

Bien avant les temps surannés, le temps courait déjà. C’est dire si ça date.

Si ces jours lointains ont avec Mathusalem¹ tout ce qu’il faut pour exprimer leur existence², il leur fallait aussi posséder une expression pour notifier qu’un fait peut ne s’y être jamais déroulé et n’être que le fruit d’une mémoire défaillante ou d’une pure invention.

Beurrer des tartines [bëré dé tartin]

Fig. A. « Sans mentir, si votre ramage se rapporte à votre plumage vous êtes le phénix des hôtes de ce salon ».

[bëré dé tartin] (loc. verb. MAT. GRAS.)

Le beurre et le pain sous différentes formes sont fournisseurs de moult expressions du langage suranné, à tel point que leurs usages croisés peuvent induire en erreur même les plus chevronnés des parleurs.

Faire un arrêt-buffet [fèr ûn- arébyfè]

Faire un arrêt-buffet

Fig. A. Le buffet de la gare.

[fèr ûn- arébyfè] (loc. verb. PLM)

Paris-Lyon 8h50.

Paris-Toulouse 14h10.

Paris-Quimper 16h10.

23h30 pour faire un Paris-Nice… en ces années surannées qui terminaient le XIXᵉ siècle, les communications rapides par voie ferrée laissaient le temps de voir le paysage et celui d’avoir faim.

Le petit Jésus en culotte de velours [le peti Zézy â kylòt de velur]

Fig. A. Paolo Veronese. Les Noces de Cana ou l’art de transformer de l’eau en petit Jésus en culotte de velours.

[le peti Zézy â kylòt de velur] (loc. vitic. ALLELU.)

Caractérisant a priori l’enseignement scolaire et universitaire de la philosophie, le port d’un pantalon de velours s’est aussi glissé dans le langage suranné pour souligner la souplesse d’un Bourgogne, la charpente d’un Bordeaux ou la finesse d’un Champagne.

La boîte à Perrette [la bwat a pérèt]

Fig. A. Imp. Fourquemin (Paris), 1843.

[la bwat a pérèt] (n. comp. AFFA.)

Bien que la rectification orthographique de la fin du XXᵉ siècle ait ôté son accent circonflexe à la boîte, celle dont nous étudions les arcanes en ces lignes datant de 1695 il est de rigueur de le laisser chapeauter son « î », c’est ainsi.