Catégorie : Faits divers
Avoir les esgourdes en contrevents [avwar léz- èsɡurd â kôtrevâ]
[avwar léz- èsɡurd â kôtrevâ] (loc. verb. OUÏ.)
C‘est la modernité policée qui a inventé la fameuse injonction interdictrice « pas le physique », destinée à éviter les lazzi à ceux que l’harmonie des traits a parfois chahutés.
Être chaud patate [ètre So patat]
[ètre So patat] (n adj. MOTIV.)
En grammaire française surannée, la place du nom et celle de son adjectif sont primordiales. La plupart des adjectifs qualificatifs se placent après le nom qu’ils déterminent. Mais pas toujours. Enfin ça dépend. Il y a des exceptions; et puis des exceptions à l’exception.
La carte orange [la kart òrâZ]
[la kart òrâZ] (n. com. RATP.)
Un chat est un chat et sera dénommé comme tel.
Les années surannées, peu sensibilisées à la mercatique et à ses chemins modernes d’expérience client et de notoriété top of mind, appelaient les choses par leur nom, dédaignant toute la valeur ajoutée de la créativité nominale.
Fait avec de la colle et des ciseaux [fè avèk de la kòl é dé sizo]
[fè avèk de la kòl é dé sizo] (loc. verb. COP. COL.)
Il est à se demander si le langage suranné n’avait pas tout prévu du futur, des techniques numériques, de sa propre disparition même. Et que doté d’une intuition créative sans pareil il avait posé les bases des banalités à venir.
Avoir les rideaux qui collent aux fenêtres [avwar lé rido ki kòl o fenètr]
[avwar lé rido ki kòl o fenètr] (loc. verb. HARIB.)
Version exclusivement féminine d’avoir les bonbons qui collent au papier.
Dormir à la corde [dòrmir a la kòrd]
[dòrmir a la kòrd] (loc. verb. GDB)
Pragmatique comme on n’en fait plus, le cabaretier des années surannées sait accueillir ses clients et les recueillir si besoin est. En bon commerçant il n’omet pas de leur faire payer un dû pour cette seconde prestation prioritairement destinée aux poivrots, qui consiste à les laisser s’accouder sur une corde jusqu’à éventuellement y dormir.
Avoir un nez qui a coûté cher à mettre en couleur [avwar ê né ki a kuté Sèr a mètr â kulër]
[avwar ê né ki a kuté Sèr a mètr â kulër] (loc. nas. CYRAN.)
Il fait rire les petits et les grands avec ses chaussures immenses, ses tartes à la crème, sa fleur arroseuse et ses diatribes surjouées. « Ah la la la la la laaaaaaaa, c’est pas le président de la Républiquuuueuh [rires], c’est le cloooooooowneuh ! » [rires].
Rires et pourtant, chacun sait qu’Auguste cache derrière son nez rouge une trogne d’ivrogne à qui l’éthylisme permet tous les blasphèmes.
Avoir les patates au fond du filet [avwar lé patat o fô dy filè]
[avwar lé patat o fô dy filè] (loc. verb. PATATA.)
Lorsque deux écoles se disputent le sens d’une expression surannée, il nous appartient en tant que Dictionnaire raisonné des mots surannés et expressions désuètes d’exposer chaque acception pour, peut-être, départager les prétendants.
Plaisanterie de garçon de bains [plèzâtri de ɡarsô de bê]
[plèzâtri de ɡarsô de bê] (gr. nom. HUM.)
L‘humour a des degrés. Le second, pas facile à atteindre pour tout le monde, et le premier où zéro + zéro = la tête à Toto.
L’humour a parfois sa couleur : noire (souvent quand en réalité elle est plutôt une douleur, mais ceci est une autre histoire).
L’humour a son corps de salle de garde quand il devient trivial et l’humour a son loufiat distributeur de serviettes et savon pour son niveau rase-motte.