Catégorie : Faits divers

Être (ne pas être) de la petite bière [ètre de la petit bjèr]

Être (ne pas être) de la petite bière

Fig. A. Paul, une Tourtel !

[ne pa ètre de la petit bjèr] (loc. verb. ALCOO.)

Le second passage du malt à l’eau bouillante permet de fabriquer une bière faiblement alcoolisée, dont la qualité ne réjouira pas les amateurs de degrés, certes, mais permettra d’en boire jusqu’au bout de la nuit¹ comme le promettait en 1985 le célèbre breuvage des frères Tourtel fabriqué dans leur brasserie de Tantouville (Meurthe-et-Moselle) et servi par un certain Paul.

Picorette [pikòrèt]

Picorette

Fig. A. Aztèque s’adonnant au lancer-gober de Picorette. Chichén Itzá.

[pikòrèt] (marq. dép. CONFIS.)

Les années surannées furent un temps de furieuse bataille de boules.

Un combat de coqs, à mort, pour dominer le marché de l’hypoglycémie et celui de la déprime du dimanche après-midi de novembre, les deux se résumant propices à gober de la boule. De préférence enrobée de chocolat.

Être bon comme la romaine [ètre bô kòm la ròmèn]

Être bon comme la romaine

Fig. A. Vercingétorix, bon comme la romaine, se rendant à César.

[ètre bô kòm la ròmèn] loc. adj. SPQR.)

S‘il a pu vous arriver de raconter des salades pour faire l’école buissonnière ou plus récemment pour expliquer au responsable de la photocopieuse que ce tirage étrange ne pouvait en aucun cas provenir d’une reproduction xérographique de votre postérieur ou de votre poitrine, alors vous savez qu’on sort rarement innocenté d’une situation aussi inextricable.

Parlez dans l’hygiaphone [parlé dâ liZjafòn]

Fig. D. Administré n’ayant pas sa quittance de loyer en double exemplaire nécessaire à l’exonération de la taxe foncière sur les propriétés non bâties pour les parcelles exploitées selon un mode de production biologique.

[parlé dâ liZjafòn] (form. imp. ADMIN.)

L‘hygiène, toujours l’hygiène, cette préoccupation obsédante depuis que Pasteur et compagnie découvrent chaque jour des petites bébêtes qui n’hésitent pas à nous fourguer des pustules et bubons pour peu qu’on oublie de se laver les mains ou qu’on balance un ou deux postillons.

Blanc cass [blâ kas]

Fig. A. Blanc cass. Servi chez Jeannot, au Balto.

[blâ kas] (n. comp. TCHIN)

Le chanoine Félix Kir, résistant héroïque, maire de Dijon, bon vivant réputé et député se baladant toujours avec une bouteille de vin blanc et de la liqueur de cassis, jamais en retard d’un bon mot¹, fut aussi à son insu le pousseur en surannéité du blanc cass.

Lapin de corridor [lapê de kòridòr]

Lapin de corridor

Fig. A. Lapin de corridor fayotant auprès du chef pour écarter le vil souriceau.

[lapê de kòridòr] (n. vernac. POUV.)

Entendons-nous bien : lorsque naît l’expression que nous allons disséquer, elle ne comporte strictement aucun mépris, aucune condescendance, tout juste une certaine distance un peu bourgeoise imposée par l’organisation du travail.

Inutile donc de tomber sur le râble de la langue surannée et de la tancer de tenir une vision rétrograde. Tout ça parce que certains ne tolèrent plus guère qu’il faille du personnel de maison pour justement en tenir une correctement.

Sirop de grenouille [siro de ɡrenuj]

Sirop de grenouille

Fig. A. Vendeur ambulant de sirop de grenouille. Musée de l’O.

[siro de ɡrenuj] (n. comp. AQU.)
SYN. Sirop de baromètre.
Issu des chamailleries entre Plantagenêts et Capétiens qui occupèrent les armées de la perfide Albion et les nôtres pendant quelques années, le surnom de froggies, pour mangeurs de grenouilles, marque tout le dégoût des Angliches pour l’art culinaire de nos provinces.

Servir de Triboulet [sèrvir de tribulè]

Servir de Triboulet

Fig. A. Triboulet préparant une saillie. Gravure de J. A. Beaucé et Georges Rouget.

[sèrvir de tribulè] (loc. verb. FOL.)

Rares sont ceux qui pouvaient appeler le roi de France « mon cousin ».

Louis XII et François 1er – ce sont les deux concernés par la cousinade en question – ne se montraient pas bons princes lorsqu’un vilain en venait à moquer leur rang qui plus est en invoquant un improbable lien du sang.

Être d’une discrétion de violette [ètre dyn diskrésjô de vjòlèt]

Fig. A. Starlette d’une discrétion de violette. Doc. Festival de Cannes.

[ètre dyn diskrésjô de vjòlèt] (loc. verb. FLOW. POW.)

La langue surannée est toujours présente lorsqu’il s’agit de donner dans l’outrance (et parfois dans l’outrage).

Par exemple, les pages de cet ô combien modeste dictionnaire raisonné des mots surannés et expressions désuètes (des centaines de définitions rigoureuses en bidules, littératures, sciences, langues, arts, sports, pensées & élégances à l’intérieur) regorgent d’intempérances et d’emphases prêtes à décrire les emportements de l’âme et de l’humeur.

Manger la consigne [mâZé la kôsiN]

Fig. A. Caroline et Stéphanie Tatin. Musée de la tarte.

[mâZé la kôsiN] (gr. verb. OUPS)

Amis bagagistes qui exercez un métier désormais suranné lui aussi, n’ayez crainte. Les lignes définitrices qui suivent ne louent aucunement les mérites d’un quelconque dévoreur de valises, ogre étrange qui se nourrirait de malle-cabine ou de vanity-case, mettant ainsi votre gagne-pain en péril.