Catégorie : Faits divers

Au lion d’or [o ljô dòr]

Au lion d'or

Fig. A. Hôtel Au Lion d’or, Palavas-les-Flots.

[o ljô dòr] (n. RUGI.)

Le calembour est par essence le trait d’esprit prisé du chansonnier du XIXᵉ siècle.

Suranné donc, car il ne vous aura pas échappé que l’interprète de chansons satiriques avait fané, remplacé par des comiques faisant leur travail debout et riant de leur propres blagues, impudeur outrancière que n’importe quel pétomane ne se serait jamais permis au temps du music-hall (mais ceci est une autre histoire).

Être en dehors des clous [ètr â deòr dé klu]

Fig. A. Les rues de Paris et leurs clous qui firent l’aura romantique de la ville lumière et de ses poulbots.

[ètr â deòr dé klu] (gr. verb. ANAR.)

Selon l’article R. 411–15 du code de la route, tout conducteur est «tenu de céder le passage, au besoin en s’arrêtant, au piéton s’engageant régulièrement dans la traversée d’une chaussée ou manifestant clairement l’intention de le faire ».

En quelques mots, la loi promeut une certaine idée du chaos, de l’anarchie routière, puisqu’elle autorise chacun d’entre nous à être en dehors des clous. Ce qui demande explication.

Se faire manger la laine sur le dos [se fèr mâZé la lèn syr le do]

Se faire manger la laine sur le dos

Fig. M. Pour une laine de qualité exigez le label 100% naturelle.

[se fèr mâZé la lèn syr le do] (loc. verb. BÊÊÊ.)

À poil laineux, à poil laineux, à poil ! Mais si, vous l’avez chantée celle-là aussi, j’en suis certain. Entre une chasse au dahu et une veillée guitare, en colonie de vacances. Non ? Ah, vous voyez… (on est entre nous je ne cafterai pas). Bien, maintenant définissons.

Turbin [tyrbê]

"Fig.

[tyrbê] (n. masc. PLOMB.)
Qu’il soit salarié, forcé, grassement rémunéré, domestiqué, parcellisé, précarisé, divisé, flexibilisé, infantilisé, uberisé, le travail obsède les écrivains, les sociologues, les idéologues, les philosophes, les politiques et tous les hommes qui n’en ont pas ou bien qui en ont trop.

Ce faisant chacun de ces sachants a son idée précise du nom dont il faut l’affubler : emploi, condamnation, exploitation, esclavagisme, accomplissement, occupation, situation, corvée, activité…

Manger la grenouille [mâZé la ɡrenuj]

Fig. A. Alice rencontrant son prince charmant encore caché sous les traits d'une grenouille.

Fig. A. Alice rencontrant son prince charmant encore caché sous les traits d’une grenouille.

[mâZé la ɡrenuj] (loc. verb. CÔA.)

Parmi les menus défauts dont de perfides langues aux accents aigus et chuintants chargent les dignes représentants de la nôtre, il est celui d’aimer la cuisse. De grenouille évidemment, la maison ne s’aventurant jamais en dessous de la ceinture, vous le savez.

Que ces maroufles d’Albion ou d’ailleurs incapables d’apprécier le goût unique des pattes de batraciens ne se compromettent pas dans les lignes qui suivent, ils risqueraient la crise d’apoplexie. Et il serait tout de même dommage (pour eux) de s’étouffer fatal, en avalant une langue qui n’est pas la leur natale.

Avoir les côtes en long [avwar lé kot â lô]

Fig. A. Cage thoracique de fainéant. Musée de la glande.

Fig. A. Cage thoracique de fainéant. Musée de la glande.

[avwar lé kot â lô] (loc. adv. ANAT.)

Depuis la dissection en 1543, du corps de Karrer Jakob von Gebweiler (un terrible meurtrier) par André Vésale, premier véritable anatomiste, l’on sait la répartition régulière des côtes et leur orientation oblique vers la bas de la cage thoracique.

Avoir la dalle en pente [avwar la dal â pât]

Fig. A. Pente gauche-droite de 13°.

Fig. A. Pente gauche-droite de 13°.

[avwar la dal â pât] (loc. adv. GLOU.)

Le soiffard sait toujours exprimer sa demande. Dans toutes les langues, à tout moment, en toute situation. Il a cette aptitude à l’expression de son besoin et à l’assouvissement de son dessein. Alors pensez bien qu’au suranné il a concocté ce qu’il faut pour faire part de sa soif !

Tirer les mouches au canon [tiré lé muS o kanô]

Fig. A. You may say I'm a dreamer, but I'm not the only one.

Fig. A. You may say I’m a dreamer, but I’m not the only one.

[tiré lé muS o kanô] (gr. verb. 2e REP)
Le colonel Francisco de Paula Milán de l’armée mexicaine qui n’avait pas dû lire Sun Tzu ou l’interpréta au plus mal, apprit à ses dépens lors de la bataille de Camerone, le 30 avril 1864

Partir en goguette [partir â ɡòɡèt]

Partir en goguette

Fig. G. Goguette en partance.

[partir â ɡòɡèt] (gr. verb. TATATATATAAA.)

Hélas, mille fois hélas, ce n’est pas pérorer que soupirer sur un sens de la liesse et de la réjouissance festive qui se serait perdu avec les années surannées.

Non que le moderne ne sache plus faire la fête mais santé publique oblige, désormais c’est sans alcool que la fête est plus folle. Il n’en a pas toujours été ainsi : suivez-nous dans le monde de la liesse et de la réjouissance.

À la six-quatre-deux [a la sikskatre-dö]

à la six, quatre, deux.

Fig. D. 1, 2, 3, six, quatre, deux.

[a la sikskatre-dö] (énum. MATH.)

La langue surannée, qui pense à tout, a bien évidemment travaillé sur la question du négligé, de l’à-peu-près et du n’importe comment. Et comme souvent elle a bâti une expression qui sans explication demeurera obscure à tout moderne empli d’anglicismes francisés à la va-comme-je-te-pousse ou piquouzé aux néologismes en Power Point®.