Le bidasse ceinturé par la conscription obligatoire des années surannées ne pouvant laisser libre cours à ses sens fut l’un des plus imaginatifs en matière de langage imagé.
Catégorie : Faits divers
Boire en âne [bwar ân‿ an]
[bwar ân‿ an] (exp. anim. VIN.)
Si une sagesse proverbiale dénigrant le têtu professe qu’on « ne saurait faire boire un âne qui n’a pas soif » (vous noterez cependant que l’animal est chargé de bien des défauts en sus de son bât car ni la souris ni l’éléphant déjà désaltérés n’y reviendraient eux non plus), une erreur trop souvent commise fait de boire en âne l’expression s’appliquant au bruyant s’abreuvant.
Y aller d’asticot [i alé dastiko]
[i alé dastiko] (loc. agit. PÊCH.)
Le pêcheur pourra témoigner de la vigueur de l’appât. Il est de ceux qui savent le combat résolu de la larve pour ne pas finir gobée par la truite, empalée sur un crochet de métal.
Parler au trou du cul d’un âne [parlé o tru dy ky dên‿ an]
[parlé o tru dy ky dên‿ an] (loc. bavard. BAUD.)
Souvent le bavard lasse. Pour peu qu’il exerce sa logorrhée au petit déjeuner d’un lendemain de goguette, il irrite.
Appeler Raoul [aplé raul]
Faire le guet antiaérien [fèr le ɡè âtiaérjê]
[fèr le ɡè âtiaérjê] (loc. milit. SIEST.)
Quand il s’agit de glander tout en laissant penser qu’on est en pleine activité on peut compter sur le langage soldatesque suranné.
Tirer sa poudre aux moineaux [tiré sa pudr o mwano]
[tiré sa pudr o mwano] (périphr. gaspi. CHAS.)
Au turbin comme en tout le dosage d’huile de coude doit être juste et proportionné au bénéfice envisagé. Tel est l’esprit qui se cache derrière l’image chasseresse de l’expression tirer sa poudre aux moineaux.
Se poignarder avec une asperge [se pwaNardé avèk yn aspèrZ]
[se pwaNardé avèk yn aspèrZ] (loc. légum. R.A.B.)
En rester comme deux ronds de flan [â rèsté kòm dö rô de flâ]
[â rèsté kòm dö rô de flâ] (loc. numism. SURP.)
Si nombreuses sont les expressions de la langue française concoctées en cuisine, il est aussi quelques faux amis de toute autre origine.