[pèrniflar](subst. 51°)
S‘attaquer à la définition d’un pan suranné de la culture populaire française n’est pas chose aisée.
S‘attaquer à la définition d’un pan suranné de la culture populaire française n’est pas chose aisée.
À la courtoise époque surannée dite de la Renaissance, le gentilhomme qui se targuait d’être à la mode se devait de porter un pourpoint. Cette veste courte et matelassée (ancêtre de la veste d’intérieur en soie matelassée) mettait en valeur tout physique quelconque avec ses épaules rembourrées et permettait au courtisan de faire se pâmer la damoiselle corsetée. Et c’était d’autant plus efficace qu’il était porté avec de longues pièces d’étoffes, précieuses de préférence, qui y étaient attachées et tombaient jusqu’au sol.
La belle infrastructure autoroutière qui jalonne les monts et vaux de France n’a pas toujours été aussi dense que le moderne voyageur qui traverse le pays pourrait le croire. Il était une époque désormais surannée où le ruban à plusieurs voies, glissières de sécurité et aires de repos tous les dix kilomètres, ne reliait que quelques préfectures régionales à notre grande capitale. C’était le temps où l’on utilisait les routes nationales pour partir en vacances et pour rejoindre un moment ou un autre la pratique autoroute car elle savait comment aller vers le soleil puisqu’elle en portait même le nom.
À trop fréquenter les bas-fonds pour en chasser les mauvais garçons, la maréchaussée a souvent fabriqué son langage à base d’argot des faubourgs et d’expression des fortifs. Imagée comme toujours cette langue s’est perdue dans les archives du 36 pour y demeurer surannée.
En 1971, 11 208 Sophie naissent en France. C’est l’apogée de ce vieux prénom déjà très largement porté dans les antiques contrées grecques et romaines.
On n’est pas loin du plus vieux métier du monde avec le mot suranné que voilà. Plus de mille ans qu’il règne dans nos campagne d’en France, guettant le maraudeur qui viendrait ruiner la moisson, pourchassant le chapardeur des raisins de la vigne, effrayant le chasseur qui chasse sans son chien tout en sachant qu’il ne le devrait pas, permettant au pêcheur de taquiner la truite et le goujon.
Après tout, tu en connais tellement sur l’origine du monde¹ depuis que les Internets te sont ouverts que ce n’est pas une zigounette qui pourra t’offusquer. Sus à la censure si j’ose dire.
Lorsque l’injonction surgissait il s’agissait de réagir rapidement et de précisément ne pas bayer. Aux corneilles s’entend. Dans l’instant il fallait y aller sans réellement se poser de question. Car le dernier à l’eau héritait généralement des pires corvées qui soient, vaisselle, lessive, patates à éplucher, de quoi vous gâcher une journée de vacances.