Catégorie : Faits divers
Casser la croûte [kase la kʁut]
[kase la kʁut] (verb. 1er gr. CUIS.)
Abraham Maslow avait à juste titre décidé de classer la faim parmi les besoins les plus fondamentaux de l’être humain dans sa Theory of Human Motivation parue en 1941. Ce besoin physiologique aussi vieux que l’homme est homme a trouvé forme communicable dans de nombreuses expressions dont certaines sont aujourd’hui dépassées (le « Agougou agou agou » de l’australopithèque qui réclame sa part de mammouth par exemple), d’autres tristement modernes (« Y’a qu’chez Flunch qu’on peut fluncher » avec frites à volonté évidemment), et d’autres encore surannées. C’est sur l’une d’entre elles présente dans cette dernière et noble catégorie que nous ferons lumière en ce jour.
Pince-fesses [pɛ̃sfɛs]
[pɛ̃sfɛs] (expr. fem. COCKT.)
Boutons de suite hors de notre propos le satyre, le vicieux, celui qui doit toucher sans y avoir été autorisé, il n’y a pas de place pour lui ici, la maison est sérieuse. Que le trousseur aille se faire pendre ailleurs (ce qui lui procurera les symptômes visibles d’une ultime satisfaction paraît-il). Ici, s’il est question de pince-fesses c’est de mondanités qu’il s’agit. Mais nous allons préciser.S’en moquer comme de colin-tampon [sɑ̃ mɔke kɔm də kɔlɛ̃tɑ̃pɔ̃]
[sɑ̃ mɔke kɔm də kɔlɛ̃tɑ̃pɔ̃] (loc. verb. RAF.)
Quand on s’en bat les c***lles avec une pelle à tarte, quand on n’en a rien à braire, quand on s’en tamponne le coquillard, quand on s’en fiche tout simplement, quand on n’en a rien mais vraiment rien du tout à foutre, on peut dire, si on est suranné et plus sophistiqué, qu’on s’en moque comme de colin-tampon.
Valoir un pet de lapin [valwaʁ ɛ̃ pɛ də lapɛ̃]
[valwaʁ ɛ̃ pɛ də lapɛ̃] (loc. verb. MESU.)
Il était autrefois (en des temps surannés) des unités de mesure dont l’existence nous est encore utile même si leur valeur nous semble désormais floue. Ainsi connait-on aujourd’hui un usage du sel bien différent de ce qu’il représenta pour nos anciens d’avant 1923 (date d’invention du réfrigérateur et donc de la conservation des aliments sans aide de sel), ainsi les plus surannés d’entre vous se souviennent-ils des Francs et de leur pièces et billets, ainsi d’autres mesurent-ils encore leur beurre en livre…
Plaît-il ? [plɛ-til ?]
[plɛ-til ?] (inv. suj. INTERRO.)
Loin de moi l’idée de déplorer la disparition progressive de toute forme de politesse dans les rapports qu’entretiennent mes contemporains avec ma petite personne (je veux dire que j’ai fait mon deuil de la question depuis longtemps et, qu’après tout, « va niquer ta race » peut s’envisager comme une formule de salutations dès l’instant où l’on a synchronisé nos référentiels culturels), mais je souhaite tout de même vous conter aujourd’hui les affres d’une formule des plus surannées pour marquer à la fois la surprise, l’incompréhension et l’appel à la reformulation d’une proposition : plaît-il ?Ahuri de Chaillot [ayʁi də ʃajo]
[ayʁi də ʃajo] (subs. GÉO.)
Mon arrière grand-mère roulait les « r » et c’est peut-être la raison pour laquelle j’ai mis quelques années à comprendre ce bon mot suranné que voilà. Tel que je l’entendais je le croyais rangé dans la catégorie des invectives mais que nenni mon bon ami ! Il vous faut bien admettre qu’il est un peu complexe.En voiture Simone [ɑ̃ vwatyʁ simɔn]
[ɑ̃ vwatyʁ simɔn] (exp. fém. AUTO.)
L‘expression délicieusement surannée du jour fait partie de cette catégorie dite « à deux bandes » parce qu’elle est doublement surannée. Son histoire vaut son pesant de cacahuètes, installez-vous confortablement et dégustez, c’est cadeau ça m’fait plaisir.
À lurelure [a lyʁlyːʁ]
[a lyʁlyːʁ] (adj. qual. NAWA.)
Le qualificatif même dépréciant est souvent bienveillant joyeux et tendre à l’époque surannée. Ce temps où l’on prenait le temps, ce temps des artisans, savait moucher celui qui se hâtait mal, si mal qu’il en faisait n’importe quoi.