Catégorie : Faits divers
Succube [sykyb]
[sykyb] (n. m. MYTH.)
Succube est succulent, « so suranné » comme disent les nouvelles de l’école. Mais bien sûr qu’elles disent comme ça !Succube est masculin bien qu’il nous parle d’une femme, en surannéité on n’a peur de rien et sûrement pas du genre (en fait c’est hype le suranné quand tu réfléchis bien…). Ne me regardez pas avec ces yeux éplorés succubes que vous êtes (je parle uniquement aux femmes¹), ce n’est pas moi qui décide du sexe des anges et du genre des mots.
Mon Panthéon des surannés [mɔ̃ pɑ̃teɔ̃ de syʁane]
[mɔ̃ pɑ̃teɔ̃ de syʁane] (déf. PERSO.)
Pierre Desproges est mort.Ses Chroniques de la haine ordinaire et ses Femmes qui tombent sont surannées.
Nino Ferrer est mort. Le Sud est suranné. Hugo Pratt est mort. Corto est suranné. Giacometti est mort. L’homme qui marche est suranné. Mon ami Nicolas est mort. Se marrer en buvant des bières est suranné. Georges Brassens est mort. La supplique pour être enterré sur la plage de Sète est surannée.
Olibrius [ɔlibʁijy]
[ɔlibʁijy] (subst. COMED.)
Plus qu’à mon tour j’en fus. Je m’en afflige à présent. Mea culpa, mea maxima culpa.
Et si le Capitaine Haddock m’avait croisé, lui qui en la matière possède autorité, d’olibrius à raison il eut pu me traiter. Un petit con cruel et fanfaron. Pas même un préfet Romain ou un éphémère Empereur lointain, non rien de tout ça, un ridicule peu précieux, un prétentieux arrogant et pédant.
Cibiche [sibiʃ]
[sibiʃ] (n. f. ARG.)
Si la chanson est belle, si Gainsbourg est un fumeur de talent, si Deneuve est blonde et belle, je ne voudrais pas pour autant sembler inciter mes lecteurs à griller une cibiche, ce qui serait un comble pour le non-fumeur militant que je suis. Afin de ne pas contrevenir à la loi Evin et à mes convictions j’inscrirai donc ici avant de travailler à la définition :🎼🎶Tu n’es qu’un fumeur de Gitanes
Et la dernière je veux
La voir briller au fond de mes yeux🎶
🎶Aime-moi nom de Dieu🎶
FUMER NUIT GRAVEMENT À LA SANTÉ. NE FUMEZ PAS.
C’était un rendez-vous [setɛ ɛ̃ ʁɑ̃de-vu]
[setɛ ɛ̃ ʁɑ̃de-vu] (titre CINÉ.)
Cinq heures certainement. Six tout au plus. Du matin évidemment. Périphérique intérieur, porte Dauphine. Je surgis du tunnel, on dirait une naissance. Rampe de sortie, le moteur vrombit déjà. On sent que le premier soleil n’est pas très loin. L’urgence et la quiétude à la fois.
Un premier véhicule devant, ses feux sont nets, il disparaît comme nous entrons sur la place Dauphine. Je me glisse entre deux autres voitures, Paris est calme à cette heure là. Je suis seul à rugir.
Virage à droite, il faut bien aborder l’avenue Foch et son immense ligne droite. Pied au plancher. Je me cale au milieu des voies qui remontent l’avenue bordée d’arbres qui dorment encore. Je suis concentré sur ma vitesse je perçois à peine ceux que je croise, ce taxi que je double. Les feux de signalisation sont avec moi; je crois. Deux cents kilomètres heure. L’Arc de Triomphe fait objectif. Il va falloir négocier l’Etoile. Même très tôt elle peut être fréquentée. Je ne rétrograderai pas avant les premiers pavés. Contre-braquer, glisser, filer, à droite les Champs. Moto, cycliste. Tout va bien.
Spirographe [spiʁɔɡʁaf]
[spiʁɔɡʁaf] (néo. CRÉA.)
Je vois bien que je vous énerve, si, si.
Mais est-ce vraiment ma faute si mon enfance est pourvoyeuse de suranné à satiété ?
Je vous rappellerai que le processus d’entrée en surannéité pour un mot ou pour une expression répond à un long et difficile chemin et que je ne suis pas le seul juge (vous pouvez regarder cette petite vidéo explicative si besoin est). Ce propos liminaire posé, on continue.
À la bonne franquette [a la bɔn fʁɑ̃kɛt]
[a la bɔn fʁɑ̃kɛt] (expr. POP.)
Plongeons dans le XVIIIᵉ (siècle, pas arrondissement), époque surannée qui nous donna franquette. Un paradoxe une fois de plus ! En ce siècle ampoulé pétri de manières (quoi que sur la fin on ait eu tendance à zigouiller avant de discuter le bout de gras) on voit surgir un mot à contre-pied. La franquette qui n’est pas encore bonne s’oppose en fait à la française. La franquette, simple, et la française, obligeante, cérémonieuse, par trop polie.
Pelle-à-cul [pelaky]
[pelaky] (n. com. JARD.)
Tout comme les enfants chez Jacques Martin (L’École des fans, 1977-1998), les mots surannés sont fooormidables. Et tout comme les enfants, les mots surannés ne prennent pas les détours de la bienséance pour faire savoir ce qu’ils ont à dire. Telle est pelle-à-cul.
Tang [tâɡ]
[tâɡ] (n. MARQ. CIAL.)
Moi j’ai bu du Tang. Et c’est une condition sine qua non à l’acquisition d’un certain degré de surannéité. Plus qu’une boisson Tang c’était un rite initiatique, une entrée dans l’univers de la fête (celle d’anniversaire avec les ballons, le maquillage et les déguisements, pas la soirée toge&mousse au Pacha, enfin !). Parce que le Tang ça se préparait ma bonne dame.