Catégorie : Faits divers

Clabaudeur [klabodœʁ]

[klabodœʁ] (n. m. RAG.)

Il claque du bec ce clabaudeur. Pour un peu on l’entendrait presque aboyer rien qu’en lisant son nom, ce qui est, rappelons-le une fois de plus, une qualité intrinsèque du suranné. Je réitère : le suranné donne le ton de ce qu’il est avec ses syllabes. En appliquant cette règle fameuse vous aurez dès lors défini que le clabaudeur est un hâbleur claquant du bec bien haut et fort et portant beau. Une synthèse de Maître Renard et du Corbeau en quelque sorte.

Qu’es-aquò [kəsako]

Fig. ?. ???.

[kəsako] (LANG. OC)

Qu’es-aquò est un suranné qui souffre. Oui mes amis, ça arrive beaucoup plus souvent qu’on ne le pense. Oh rassurez-vous, le suranné ne souffre pas d’être oublié là-bas au fond des livres (encore que…) mais celui dont je souhaite aujourd’hui vous entretenir souffre de multiples déformations qui pourraient même parfois le laisser passer pour un moderne, voire pire un fashion. Je veux citer ici les késako, quésaco, quézako, formes tordues et contraintes par la chute brutale de l’intérêt porté à l’orthographe corroboré à la magnificence contemporaine du LOL et du PTDR, mais ceci est une autre histoire dont il faudra pourtant bien s’occuper un jour.

Blézimarder [blezimaʁde]

Fig. A. Au théâtre ce soir.

(verb. ARGO. THÉÂ.)
EN CE NOUVEAU JOUR SURANNÉ NOUS DÉCLAMERONS HAUT ET FORT CETTE DÉFINITION.

OUI NOUS DÉCLAMERONS CAR BLÉZIMARDER NOUS PROVIENT DU THÉÂTRE, ET AU THÉÂTRE ON DÉCLAME. ET LE THÉÂTRE EN PLUS C’EST SURANNÉ.

Mignoter [miɲɔte]

Fg. G. Gentil nounours du pays des gentils.

[miɲɔte] (verb. PREM. GR.)

C‘est qu’il est doux comme un câlin d’enfance ce suranné là (et c’est d’ailleurs pour ça qu’il est bien suranné).

Mignoter ne fait pas grand cas de son évidente origine mignonne parce qu’il est parmi les plus gentils, tout simplement. Il ne se soucie guère d’une racine latine et noble, de préfixe, de suffixe, de vieux françois, d’argot, de populaire, de quelque complexe filiation qui l’amènerait du Nord ou d’Est. Non, mignoter est direct et suave à la fois, il sent bon la Soupline (mais si, souvenez-vous, le petit bébé emmitouflé sur fond bleu), il chantonne :

Godelureau [ɡɔdlyʁo]

Fig. A. Godelureau faisant son crâneur devant une belle.

[ɡɔdlyʁo] (n. m. FAM.)

Des fois j’ai une tendresse pour un mot suranné plus prononcée que pour un autre. Va savoir pourquoi j’aime bien ce godelureau qui n’est pourtant qu’un crâneur faisant ses cabrioles au demeurant grotesques devant les filles. En plus l’insolent les fait rire avec ses manières à lure-lure.

Chape-chute [ʃapʃyt]

Fig. A. Gagne-petit content de lui.

[ʃapʃyt] (n. comp. VIEUX FRA.)

Vous avez remarqué combien le suranné compose et use du trait d’union pour aboutir en expression ?

Avec chape-chute, que voici un joli groupe nominal à éviter pour les cheveux sur langue, vous savez ceux qui se demandent où sont passées les chaussettes de l’archiduchesse, celles qui ne sont jamais sèches même quand le chasseur sachant chasser sans son chien lui a passé son sèche-cheveux.

Sentir l’escafignon [sɑ̃tiʁ lɛskafiɲɔ̃]

Fig. L. Le pâtre aux pieds qui puent. Bronze antique.

[sɑ̃tiʁ lɛskafiɲɔ̃] (expr. ARG.)

Fouetter, puer, ne pas sentir la rose, embaumer, cocoter, poquer, schlinguer, refouler, cogner, empester, dauber, sentir le fauve, donner du paleron, écarter du fusil, flamber de la cassolette, flingoter, foisonner… Il vous en faut encore ? Du moderne ou du suranné ? C’est ça sentir l’escafignon avec une précision sur la localisation du remugle nauséabond : les pieds. Eh oui, sentir l’escafignon ça touche aux arpions, tu vois que c’est suranné. J’en vois certains qui commencent à tourner de l’œil, je continue ?

Chez ma tante [ʃe ma tɑ̃t]

Chez ma tante

Fig. 1. Joueur ruiné se rendant chez ma tante. XVIIIe s.

[ʃe ma tɑ̃t] (exp. FAM.)

C‘est qu’il m’en a fallu du temps avant de la comprendre celle-la. Ayant vécu en partie ces lointains temps surannés, il m’était en effet arrivé d’entendre ici ou là en enfance qu’il fallait passer chez ma tante.

Coquefredouille [kɔkɛfʁəduj]

Coquefredouille

Fig. A. Coquefredouille.

[kɔkɛfʁəduj] (n. m. VIEUX FRA.)

Il n’est plus utilisé depuis des siècles, allons. Ou alors tu as trois cents ans.

Revenons à la raison, coquefredouille est du suranné d’antan et pour le croiser il faut comme loisir avoir la lecture du Littré, je ne vois pas d’autre idée.