[ɡalɑ̃tɛ̃] (n. m. VIEUX FRA.)
Le galantin a un but et un seul. Quitte à passer pour ridicule il fera tout et plus encore pour l’atteindre.
Le galantin a un but et un seul. Quitte à passer pour ridicule il fera tout et plus encore pour l’atteindre.
Les pandores.
Rarement, singulier ou pluriel n’auront changé autant le sens. Rarement la présence elle même surannée d’un « s »¹ pour signifier la multitude n’aura été autant lourde de sous-entendus.
En commun, bagatelle(s) ont neuf lettres tout autant surannées que légères.
Oui, je trouve que le doublement du « l » confie de la légèreté, qu’y puis-je ? Mais pour ce qui est du contenu, on se prépare au grand écart : le singulier pour la frivolité, le pluriel pour les peccadilles. À moins que ce ne soit l’inverse, je ne sais plus. C’est à coup sûr ce doute qui l’a (les a) conduite(s) en surannéité cette (ces) bagatelle(s).
Qui plus est bagatelle(s) est difficile à distiller en une conversation, sauf à trouver l’enchaînement avec une voyelle pour souligner immédiatement la présence du fameux « s » et éluder à l’instant toute velléité d’ambiguïté. Imaginez un instant que vous proposiez au cocktail de l’année de partager quelque menue bagatelle à la propriétaire de cette robe fourreau moulante et fascinante…
Bagatelle et bagatelles se sont donc fait la malle du conversationnel. Et l’écrit est d’essence surannée. Moult romans galants ont accueilli le singulier est c’est un doux moment que de s’y replonger de temps à autre. Lisez mes amis, lisez, c’est bon pour l’esprit. Et n’oubliez pas non plus de céder à bagatelle et bagatelles, c’est bon pour les artères.
Le barbon on peut le faire ou on peut l’être. L’un est plutôt pathétique, l’autre est plutôt sympathique. Si l’être semble quelque peu inéluctable, encore qu’on puisse professer à grand voix que n’est barbon que celui qui le mérite, le faire relève de l’abandon. Voilà un bien étrange suranné qui selon l’âge de celui qu’il qualifie prend un sens ou un autre. Le cas est rare c’est pourquoi nous nous y attardons par ici.
Interlope est tout autant savant que suranné.
Goûtu en bouche, imposant en exposé, aux franges du pédant en mondanités (mais c’est bien là la moindre des choses en de telles circonstances), interlope se manie avec délice pour qui en maîtrise la subtilité.
Si vous en avez reçue gardez-la précieusement ! Évidemment d’abord pour ce qu’elle contient, mais aussi pour ce qu’elle est : un rectangle de papier et la trace encrée d’un désir.
Des courbes, des paragraphes, des ratures même, la lettre d’amour est un trésor suranné. C’est qu’il en fallait du travail avant de l’adresser. D’abord choisir le papier; une simple feuille d’un blanc virginal ou la tête de lettre d’un grand hôtel, c’était déjà un message. Et puis la plume, la bille ou le crayon de bois ? La tradition, la modernité ou l’éphémère ? Pour enfin se lancer, se jeter à l’eau…
Mais palsembleu, le suranné ne s’appliquerait-il donc qu’au vice et à sa réprimande ? C’est à se le demander (et cela en expliquerait la disparition puisque le vice a définitivement laissé sa place à la vertu dans notre monde présent…). Je vous expose ceci en humeur introductive car nous voici confrontés ce jour à fesse-Mathieu.