Catégorie : Faits divers

Dîner à l’hôtel du pou volant [diné a lotèl dy pu vòlâ]

Dîner à l'hôtel du pou volant

Fig. A. Hôtel au sommet de l’Arc de triomphe. Albert Robida.

[diné a lotèl dy pu vòlâ] (loc. dîn. GÊN.)

Lorsque le gêneur trop collant n’a pas saisi la nuance d’un propos éloignant, lorsque l’envoyer sur les roses n’a pas suffi à s’en débarrasser s’il est un prétendant, il ne demeure plus qu’une formule susceptible de l’éconduire.

Ne pas promettre de poires molles [ne pa pròmètre de pwar mòl]

Ne pas promettre de poires molles

Fig. A. Louis-Philippe d’après Charles Philipon.

[ne pa pròmètre de pwar mòl] (loc. sanct. DUR.)

Pour survivre aux temps durs qu’étaient ceux des années de la peste, des pulls à col roulé qui grattent, de la bête du Gévaudan, des lignes à copier cent fois pour participe passé mal accordé, mieux valait ne pas être mou du genou.

À trois sous la brouette [a trwa su la bruèt]

À trois sous la brouette

Fig. A. La loi de l’offre et de la demande. Allég.

[a trwa su la bruèt] (loc. dépréc. MÉDIOC.)
En 1776, mettant le point final à son opus La Richesse des nations, Adam Smith pose les bases du libéralisme économique. Dès lors, offre et demande vont régner sur le marché, régulant productions et richesses pour le plus grand bonheur de tous (ou presque).

Être fait comme un meneur d’ours [ètre fè kòm ê menër durs]

Fig. A. Nounours et Nicolas.

[ètre fè kòm ê menër durs] (loc. moq. PHYS.)

C‘est au Moyen-Âge moqueur qui ne respecte pas l’article de la convention moderne interdisant de se gausser d’un physique disgracieux que surgit l’expression être fait comme un meneur d’ours.

Elle est ainsi cette époque, ricaneuse pour un clopin-clopant, brocardeuse pour une bosse dorsale.

Être coton [ètre kòtô]

Être coton

Fig. A. La culture du coton.

[ètre kòtô] (loc. diffic. DUR-D.)
Longtemps avant le détournement du Smiley à des fins de contextualisation d’un propos numérique partagé sous une forme plus ou moins aboutie d’écrits, hauteur de voix, vibrato du timbre et appréciation de l’intensité étaient nécessaires pour utiliser certaines expressions particulièrement pointues.

— Écrire mort aux vaches sur les vespasiennes n'empêche pas de changer l'eau des olives. ❞

Comme à la cour le jeûne de Carême [kòm a la kur le Zön de karèm]

Comme à la cour le jeûne de Carême

Fig. A. Bombance à la cour pour le jeûne de Carême

[kòm a la kur le Zön de karèm]
Si le non respect d’une instruction réglementaire n’a pas attendu la modernité pour exister, il faut ici souligner que le fraudeur d’hier avait au moins l’obligeance d’user d’une expression soutenue pour exprimer sa forfaiture.

Avoir les dents qui rouillent [avwar lé dâ ki ruj]

Avoir les dents qui rouillent

Fig. A. Un affamé aux dents rouillées.

[avwar lé dâ ki ruj] (loc. fer. FAIM.)
Tandis que les canons de la beauté ne faisaient pas dans la sylphide mais plutôt dans l’abondance – les maîtres couchant à qui mieux mieux sur la toile des Vénus callipyges alanguies – l’assiette sans gras et le tout cuit vapeur étaient si effrayants que le fait de ne pouvoir suffisamment manger possédait une incongrue expression surannée.