Catégorie : Faits divers

Au temps où Berthe filait [o tâ u bèrte filè]

Fig. A. Berthe au grand pied.

[o tâ u bèrte filè] (loc. nostalg. AVAN.)

Bertrade de Laon, plus connue sous le sobriquet de Berthe au grand pied¹ depuis la parution de Li roumans de Berte aus grans piès, poème du ménestrel Adenet le Roi relatant sa vie, n’imaginait certainement pas que sa maîtrise du fuseau et de la quenouille contribuerait à créer une expression par essence surannée puisqu’elle se réfère au bon vieux temps.

Recevoir un baiser de Poséidon [resevwar ê bézé de pozéidô]

Recevoir un baiser de Poséidon

Fig. A. Poséidon séduisant une donzelle avant de l’embrasser.

[resevwar ê bézé de pozéidô] (loc. grec. SCAT.)

Fils de Cronos et de Rhéa, frère de Zeus, Hadès, Déméter, Héra et Hestia, soit une sacrée smala, Poséidon se réfugie très tôt au fond des mers pour y buller peinard sans pour autant que sa popularité auprès des Grecs ne l’abandonne.

Chapeau l’artiste [Sapo lartist]

Chapeau l'artiste

Fig. A. Artiste avec chapeau.

[Sapo lartist] (loc. exclam. COMPLIM.)

Longtemps avant que ne soient célébrés en chanson les Bretons et leurs chapeaux ronds, le chef était-il couvert afin de le protéger du soleil, des intempéries ou des mauvais coups toujours ennuyeux à prendre dessus.

Chercher castille [SèrSé kastij]

Fig. A. Preux chevalier s’en allant chercher castille.

[SèrSé kastij] (loc. médiev. QUER.)

ndubitablement présente dans le trio de tête des divertissements de l’homme (avec la bagatelle et l’apéro), la passe d’armes a marqué le langage et essaimé de-ci de-là des morceaux de son acerbité en sus de lambeaux de barbaque des vaincus.

Ciel mon mari [sjèl mô mari]

Fig. A. Ciel mon mari !

[sjèl mô mari] (loc. exclam. AMAN.)

C‘est le théâtre de boulevard, avec toute la puissance du rire qu’il déclenche, qui a promu l’expression au firmament des exclamations à pousser en cas d’irruption d’un époux dans une pièce du logis où sa femme se voit présenter les hommages d’un bellâtre godelureau : ciel mon mari !

Trouver la fève au gâteau [truvé la fèv o ɡato]

Fig. A. Un laid ayant trouvé la fève au gâteau.

[truvé la fèv o ɡato] (loc. dépréc. DÉSIGN.)

Nul besoin d’être Jérémie (celui qui écrivit un bouquin portant son nom et prédisant plusieurs catastrophes) comme dirait le poète, pour comprendre l’origine de trouver la fève au gâteau.

Patachonner dans sa tête [pataSòné dâ sa tèt]

Fig. A. Patachon.

[pataSòné dâ sa tèt] (loc. raison. BÊT.)

Si la vitesse en quoi que ce soit, et singulièrement en déplacement, n’était pas une condition d’exécution dans les temps surannés, le mou du genou, le lent en tout, n’en était pas pour autant loué.

Être un chanteur de la chapelle Sixtine [ètr û Sâtër de la Sapèl sikstin]

Fig. A. La chapelle Sixtine. Détail des attributs d’Adam.

[ètr û Sâtër de la Sapèl sikstin] (loc. dépréciat. EUNU.)
En avoir ou pas s’avérant – après étude – être la préoccupation de l’homme depuis son expulsion du jardin d’Eden où la question ne se posait pas, il semble que ce soit très rapidement que l’absence testiculaire ait été considérée comme négative.

Se faire la malle [se fèr la mal]

Se faire la malle

Fig. A. Homme se préparant à se faire la malle.

[se fèr la mal] (loc. voyag. VUITT.)
Quelques centaines d’années avant que ne débute le temps compté selon la date de naissance d’un enfant de charpentier (qui n’était pas vraiment son père mais ceci est une autre histoire), les hommes possédaient déjà des malles pour y cacher leurs trésors.

Être ou avoir de la galette [ètr u avwar de la ɡalèt]

Être ou avoir de la galette

Fig. A. Pâtissier fourrant la galette.

[ètr u avwar de la ɡalèt] (doub. loc. ÉPIPH.)

Si elle célèbre une fois par an l’arrivée des rois mages en l’étable où babille alors un nouveau né qui marquera durablement son siècle et les suivants (mais ceci est une autre histoire), la galette est aussi utilisée quotidiennement dans diverses expressions en ces temps marqués du sceau d’une créativité linguistique effrénée.