Catégorie : Faits divers

Alphonse [alfôs]

Alphonse n'est pas un prénom comme les autres. Dans les temps surannés il est en effet synonyme de gigolo.

Fig. A. Alphonse, just a gigolo.

[alfôs] (prén. GIGO.)
La langue surannée a plus d’une fois vu le jour sur les grands boulevards, haut lieu déambulatoire pour titis, grisettes et bourgeois en ces temps où le pavé se bat pour le paraître, croiser l’âme sœur ou glaner quelques sous.

Faire sa sucrée [fèr sa sykré]

Fig. A. Madeleine de Scudéry, une sacrée sucrée.

[fèr sa sykré] (loc. sacch. PRÉCIOS.)

Si l’une des expressions ultimes de la virilité¹ consiste à faire savoir que l’on n’est pas en sucre (notamment en cas d’épisode pluviométrique majeur et de refus d’utilisation du parapluie), on retrouve paradoxalement du saccharose dans l’expression de la pose affectée que prendra la mijaurée dans son rôle, attitude féminine par essence².

Rouler les mécaniques [rulé lé mékanik]

Fig. A. Frimeur.

[rulé lé mékanik] (loc. frim. DISC.)

Si l’étalage ostentatoire de ses qualités supposées (et bien souvent largement surestimées) remonte à la préhistoire où, déjà, celui qui avait le plus de poils et grognait plus que les autres passait pour un cador, on peut dire que la frime a connu elle aussi un essor particulier lors de la révolution industrielle.

Être aux petits oignons [ètr o petiz- òNô]

Fig. A. Cultivateur de petits oignons.

[ètr o petiz- òNô] (expr. culin. EXCEL.)

Puisque dans les arts émérites fournisseurs officiels d’allusions dithyrambiques pour la langue surannée, l’on trouve tout en haut celui du marmiton, c’est en cuisine que l’expression d’une excellence travaillée avec le plus grand sens du détail va voir le jour.

Ainsi en est-il en France, pays gastronome à la langue bien pendue. 

Donner un tuyau [dòné ê tyjo]

C'est Judas Iscariote qui donna le premier tuyau de l'histoire. Ainsi le veut la tradition.

Donner un tuyau

Fig. A. Judas donnant un tuyau sur une course de chars.

[dòné ê tyjo] (loc. secr. JUD.)

Pour autant sympathique que soit le plombier, honorant toujours ses rendez-vous à l’heure dite avec le sourire¹ qui plus est², ce n’est pas à son professionnalisme que la langue désuète doit l’expression donner un tuyau.

Tomber comme du beurre frais sur une tartine [tôbé kòm dy bër frè syr yn tartin]

Tomber comme du beurre frais sur une tartine

Fig. A. Beurrage de tartine.

[tôbé kòm dy bër frè syr yn tartin] (loc. gustat. BEUR.)

S‘il est scientifiquement prouvé¹ que toute tartine tombant s’écrase obligatoirement au sol du côté où se trouvent le beurre et la confiture (Loi LEM dite de l’Emmerdement Maximal ou Loi de Murphy énoncée en 1949 par Edward A. Murphy), il n’en est pas de la chute comme d’une fatalité absolue y compris au petit déjeuner.

Avoir les dents du fond qui baignent [avwar lé dâ dy fô ki bèN]

Fig. A. Convive heureux. 1963.

[avwar lé dâ dy fô ki bèN] (loc. satisf. MANG.)

L‘expression d’une satiété sans aucune restriction était de mise en ces temps désuets où la maîtresse de maison œuvrait en cuisine de longues heures afin de satisfaire les papilles et l’estomac de ses convives; une question de savoir-vivre.

Y avoir un os dans le baloney [i avwar ûn- òs dâ le balònè]

Fig. A. Le sandwich baloney.

[i avwar ûn- òs dâ le balònè] (loc. canad. PROBL.)
Venu de Bologne où l’on n’a donc pas inventé que la sauce tomate à la viande pour refourguer les invendus, le saucisson de Bologne, ou bologne, ou baloney, est lui aussi cuit à partir de restes de barbaques diverses.

Fait avec de l’acier à ferrer les lapins [fè avèk de lasjé a féré lé lapê]

Fig. A. Travail de l’acier à ferrer les lapins.

[fè avèk de lasjé a féré lé lapê] (loc. qualit. CHIN.)

Depuis la période des Royaumes combattants (ou 戰國) l’homme sait forger l’acier dont il a grand besoin pour réaliser les armes qui l’aideront à pourfendre d’autres hommes ne faisant rien que l’embêter et qui étaient pourtant prévenus que ça allait barder s’ils continuaient.