L‘obligation de faire ses humanités n’enlevait rien de son caractère au potache des années surannées.
Catégorie : Langues
Avoir une tête d’ail [avwar yn tèt daj]
[avwar yn tèt daj] (doub. accept. AIL.)
❝L’ON POURRA être laid et d’une vigueur remarquable. Et l’on pourra le faire savoir par la même expression. Ainsi sera l’usage d’avoir une tête d’ail pour dire la sale gueule et le vit vif. Car tel est notre plaisir. »Ne pas nous rendre le Congo [ne pa nu râdre le kôɡɔ]
[ne pa nu râdre le kôɡɔ] (loc. belg. COLON.)
S‘il ne fait aucun doute pour les spécialistes que l’outre-Quiévrain possède un caractère suranné en sus de son surréalisme patenté, il peut s’avérer ardu de démêler dans le langage ce qui relève de l’usage de l’une ou l’autre de ces deux caractéristiques.
Bouffer son bricheton [bufé sô briStô]
[bufé sô briStô] (loc. profi. JOUI.)
Profiter du meilleur avant de se rabattre sur le tout-venant s’exprimait initialement dans l’une de ces maximes désuètes dont aiment à se repaître almanachs et présentateurs télévisés des vicissitudes météorologiques : « manger son pain blanc ».
Être mouchique à la section [ètre muSik a la sèksjô]
[ètre muSik a la sèksjô] (loc. polic. GANG.)
Depuis la création par François 1er du tribunal de la Connétablie et Maréchaussée de France, la maison poulaga réprime, pourchasse et beurre le marmot afin que le bijoutier au clair de lune finisse à l’ombre ou que l’ébobisseur en prenne pour perpète.
Être bien luné [ètre bjê lyné]
[ètre bjê lyné] (loc. hum. FESS.)
C‘est un combat à fleurets mouchetés qui a longtemps opposé défenseurs d’une langue sans effleurement libidineux et tenants de la galipette gaillarde autour d’une question : qu’est-ce que la Lune dans le langage ?
Filer le traczir [filé le trakzir]
[filé le trakzir] (loc. arg. TROUIL.)
Peut-être pour conjurer la peur, plus certainement pour échapper à une immédiate compréhension qui ferait passer pour un pleutre, la langue surannée a-t-elle créé ce suffixe en -zir qu’elle additionne au trac (entendu comme un diminutif de trouille) et aboutit à filer le traczir.
Y’en a un peu plus je vous l’mets quand même ? [iâ a ê pö ply Ze vu lmè kâ mèm ?]
[iâ a ê pö ply Ze vu lmè kâ mèm ?] (quest. com. POID.)
Lat. mercato, mercatum.
Le petit commerçant des années surannées est prévenant. Il connaît la valeur du client sans que nul ponte de la mercatique ne soit venu lui exposer en glosant, anglicisant, le pourquoi du comment.
Sentir le petit canard à la patte cassée [sâtir le peti kanar a la pat kasé]
[sâtir le peti kanar a la pat kasé] (loc. olf. CANAD.)
Ô Canada ! Terre de nos aïeux, ton front est ceint de fleurons glorieux ! Ô Canada terre demeurée surannée où l’on cause avec l’accent de la France d’avant (si on en croit les savants).
Comme dirait l’Autre [kòm dirè lotr]
[kòm dirè lotr] (loc. laud. NAPOL.)
La majuscule change tout. Signe capital d’une majesté peu commune, elle traduit le profond respect donné à la parole de l’auteur lorsqu’elle débute son surnom dans l’expression comme dirait l’Autre.