Catégorie : Langues

La famille Gauthier [la famij gotie]

Fig. A. Le fils et la fille Gauthier.

[la famij gotie] (N. FAM. PARAS.)

On compte en France tant de familles portant le nom de Gauthier qu’il est peu probable de découvrir un jour celle qui a agit si mal que la langue a décidé de faire de ses membres des poux. Oui, le représentant de la famille Gauthier est bel et bien synonyme de l’insecte parasite dans la jactance codifiée des bas fonds (et celle des merlans).

Avoir une tête d’ail [avwar yn tèt daj]

Fig. A. Lettres patentes du roy Charles septiesme.

[avwar yn tèt daj] (doub. accept. AIL.)
L’ON POURRA être laid et d’une vigueur remarquable. Et l’on pourra le faire savoir par la même expression. Ainsi sera l’usage d’avoir une tête d’ail pour dire la sale gueule et le vit vif. Car tel est notre plaisir. »

Ne pas nous rendre le Congo [ne pa nu râdre le kôɡɔ]

Ne pas nous rendre le Congo

Fig. A. Henry Morton Stanley, l’air nostalgique.

[ne pa nu râdre le kôɡɔ] (loc. belg. COLON.)

S‘il ne fait aucun doute pour les spécialistes que l’outre-Quiévrain possède un caractère suranné en sus de son surréalisme patenté, il peut s’avérer ardu de démêler dans le langage ce qui relève de l’usage de l’une ou l’autre de ces deux caractéristiques.

Bouffer son bricheton [bufé sô briStô]

Bouffer son bricheton

Fig. A. Jeune enfant ayant bouffé son bricheton. Circa 1904.

[bufé sô briStô] (loc. profi. JOUI.)

Profiter du meilleur avant de se rabattre sur le tout-venant s’exprimait initialement dans l’une de ces maximes désuètes dont aiment à se repaître almanachs et présentateurs télévisés des vicissitudes météorologiques : « manger son pain blanc ».

Être bien luné [ètre bjê lyné]

Être bien luné

Fig. A. Vénus bien lunée.

[ètre bjê lyné] (loc. hum. FESS.)

C‘est un combat à fleurets mouchetés qui a longtemps opposé défenseurs d’une langue sans effleurement libidineux et tenants de la galipette gaillarde autour d’une question : qu’est-ce que la Lune dans le langage ?

Filer le traczir [filé le trakzir]

Filer le traczir

Fig. A. Garde chiourme.

[filé le trakzir] (loc. arg. TROUIL.)

Peut-être pour conjurer la peur, plus certainement pour échapper à une immédiate compréhension qui ferait passer pour un pleutre, la langue surannée a-t-elle créé ce suffixe en -zir qu’elle additionne au trac (entendu comme un diminutif de trouille) et aboutit à filer le traczir.