Catégorie : Langues

Déménager à la cloche de bois [demenaʒe a la klɔʃ də bwa ]

Déménager à la cloche de bois

Fig. P. Déménageurs.

[demenaʒe a la klɔʃ də bwa ] (métaph. XIXᵉ s.)

Ma grand-mère avait un langage imagé et était surannée, à moins que ce ne soit l’inverse. Je l’ai souvent entendue dire d’aucun qu’il avait déménagé à la cloche de bois. Cette expression recelait un monde de questions qui me taraudaient pendant des jours et je n’osais faire part de mes multiples incompréhensions sentant bien au ton utilisé qu’ourdissait quelque étrange destin derrière cette bien curieuse métaphore. Admettez qu’il y a du cocasse dans cette image enchaînant deux propositions qui n’ont a priori pas à frayer ensemble.

Faire la rue Michel [fɛʁ la ʁy miʃɛl]

ça fait la rue Michel

Fig. M. Le boulevard Saint-Michel n’est pas la rue Michel. Paris.

[fɛʁ la ʁy miʃɛl] (exp. FAM.)

Il est des expression surannées qui fleurent bon le Pantruche du XIXᵉ siècle, l’atmosphère confinée du fiacre, le bec de gaz et la canne-épée prête à pourfendre le vilain, et qui de fait sont surannées.

Mener les poules pisser [məne le pul pise]

Fig. 1. Différentes poules pouvant accompagner pisser. Musée du bonheur dans le pré.

[məne le pul pise] (expr. FAM.)

Cette expression que je tiens de mes ancêtres aux propos imagés est l’une de mes surannées préférées. L’entendre me met à chaque fois dans une joie hilare et me procure le plus vif intérêt ethnologique pour la personne dont elle décrit présentement l’action. Elle est malheureusement peu usitée, même au sein des cercles les plus surannés.

Tout l’toutim [tu l_tutim_]

Fig. A. Capiche ?

[tu l_tutim_] (subst. masc., ARG. POP.)
Même si tu jactes pas l’argomuche, j’espère qu’t’entraves un chouïa c’qui s’raconte icigo. Sinon tu t’esbignes fissa parce que ça va chauffer pour tes miches. Ça va être avoinée et tout l’toutim. Capiche ?