Catégorie : Langues

Comme dirait l’Autre [kòm dirè lotr]

Fig. A. L’Autre revenant de l’île d’Elbe.

[kòm dirè lotr] (loc. laud. NAPOL.)

La majuscule change tout. Signe capital d’une majesté peu commune, elle traduit le profond respect donné à la parole de l’auteur lorsqu’elle débute son surnom dans l’expression comme dirait l’Autre.

Faire son petit ourson au Faste-en-poil [fèr sô peti ursô o fasteâpwal]

Fig. A. De petits oursons au Luco.

[fèr sô peti ursô o fasteâpwal] (calemb. prom. LUCO.)

Il est certain que l’art consommé du calembour de l’époque surannée ne connaîtra jamais une telle heure de gloire dans une époque moderne où il est impérieux de maîtriser ses éléments de langage (EDL) avant de se risquer à prendre la parole.

Grammaticastre [ɡramatikastr]

Fig. A. Enfants faisant les clowns en classe.

[ɡramatikastr] (néol. gramm. SCOL.)
«Fait le clown en classe », « A touché le fond mais creuse encore », « Était au bord du gouffre et a fait un grand pas en avant », « En chute libre, attention à l’atterrissage », « Aussi suffisant qu’insuffisant » et autres cinglantes appréciations professorales ne sont rien à côté du beaucoup plus créatif grammaticastre si celui ci vient à biffer un bulletin de notes.

En parler à son cheval [â parlé a sô Seval]

Fig. A. Cheval parlant à l’oreille de l’homme.

[â parlé a sô Seval] (loc. iron. HUN.)

Même dans son expression d’une forme affirmée de mépris pour le propos lénifiant d’un interlocuteur, la langue surannée fait montre d’une certaine délicatesse qu’elle teinte d’ironie pour bien se faire comprendre.

Faire comme le curé de Bray [fèr kòm le kyré de brè]

Curé de Bray

Fig. A. Quelques curés de Bray.

[fèr kòm le kyré de brè] (loc. relig. GIROU.)

En 1789, parmi les mille cent quarante-cinq députés de l’Assemblée constituante siégeaient quelques curés (huit pour être précis), mais aucun qui ne vienne de la paroisse de Bray-sur-Somme contrairement à ce qu’une rumeur persistante a longtemps voulu laisser penser.

S’endormir sur le fricot [sâdòrmir syr le friko]

Fig. A. Machine à rectifier l’attitude pour enfant s’endormant sur le fricot.

[sâdòrmir syr le friko] (loc. bourg. AVANT.)

Le largonji des louchébems provenant de chez les bouchers Parisiens et Lyonnais, la classe bourgeoise ne pouvait en faire usage en ces temps où la lutte des dites classes faisait encore se lever les damnés de la terre, les forçats de la faim, ces travailleurs isolés qui pensaient gagner à se grouper (mais ceci est une autre histoire).

Ça aurait fait mauvais genre.

Polir l’asphalte [pòlir lasfalt]

Fig. A. Les grands boulevards, Pantruche.

[pòlir lasfalt] (loc. pédest. BTP.)

Il nous faut bien admettre qu’avec ce Chinois dont il était affublé depuis la nuit des temps¹, le verbe polir en a bavé des ronds de chapeau pour se refaire une place dans la langue de tous les jours.

On ne quitte pas d’un claquement de doigt des siècles d’allusion onaniste.

Faire réchauffer le potage [fèr réSofé le pòtaZ]

Fig. A. « Souffle pour ne pas abîmer l’émail de tes dents, Fromentine ».

[fèr réSofé le pòtaZ] (loc. imag. POISS-AVR.)

Il est rare que les savants s’affrontent aussi violemment sur la question du sens d’une expression surannée que ce qu’ils ont pu le faire dans la cas de faire réchauffer le potage.