Catégorie : Pensées

Heurette [œʁɛt]

Fig. 1. Tic-tac.

[œʁɛt] (dimin. TEMPS)

Il parait évident que heurette est un diminutif d’heure. Certes, certes…

Mais vous commencez à vous y connaître en suranné et imaginez donc bien que ce n’est pas si simple.

L’heurette est mieux qu’une petite heure, plus précis qu’une durée entre quarante cinq et cinquante huit minutes, plus calibrée qu’un à-peu-près une heure. Chez nos cousins de Flandre, l’heurette est l’exacte division de l’heure en demie. Et la Flandre, qu’elle soit wallonne ou bien française, est naturellement surannée, ne me demandez pas pourquoi, il n’y a pas d’explication à tout; quelque chose de l’ordre du mystique, du climat, des habitants, de l’histoire…

L’heurette c’est le temps qu’il faut pour conter fleurette, et c’est évidemment pour cette raison que ce charmant diminutif à vu le jour. Il peut s’en passer des choses en une heurette. Et s’il y a longtemps il n’y a finalement pas cette belle lurette qui nous vient de belle heurettemais beaucoup plus que quelques simples heurettes. Vous noterez au passage que l’heurette permet d’allonger délicieusement ce qui est agréable : passer deux belles heurettes ensemble est tout de même plus fort qu’une simple heure.

J’aime l’heurette. Elle nous réconcilie un peu avec ce temps qui passe, elle nous permet de vivre deux fois plus longtemps, elle est douce à énoncer. Pour un peu on vieillirait moins vite en heurettes. Mais ce n’est pas une raison pour la laisser filer.

🎼🎶Dis,
Quand reviendras-tu ?
Dis, au moins le sais-tu ?
Que tout le temps qui passe
Ne se rattrape guère…🎶
Que tout le temps perdu
Ne se rattrape plus !🎶🎶

Cucul la praline [kykyl la pʁalin]

Fig. L. Angelot mignon Saint patron de Cucul la praline.

Fig. L. Angelot mignon Saint patron de Cucul la praline.

[kykyl la pʁalin] (inv. POP.)

Qu’on se le dise, cucul la praline n’est pas méchant. Tout juste moqueur, et encore. Et c’est bien ce caractère aimable et bienveillant qui lui confère la patine nécessaire à son aspect suranné.

Anamour [anamuʁ]

Qu'est-ce que l'anamour, néologisme imaginé par Serge Gainsbourg en 1969 ? Tout savoir sur l'anamour.

Fig. A. Anamour.

[anamuʁ] (néolo. GAINSB.)

Anamour, l’un des plus beaux néologismes de la chanson française, tomba rapidement en surannéité et c’est tant mieux (ça lui permit ainsi de se conserver en l’état).

Foucade [fukad]

Foucade

Fig. A. Foucade.

[fukad] (n. f. FAM.)
Le suranné est jouisseur là où le moderne est terne. Je m’explique : autant la foucade est emportement (de préférence amoureux) et fougue pour l’avant, autant elle est caprice et déraison pour l’aujourd’hui.