Catégorie : Pensées
Ne pas se fouler la verge [ne pa se fulé la vèrZ]
[ne pa se fulé la vèrZ] (loc. verb. GLAND.)
L‘effort structurant comme valeur ces temps désormais surannés, la critique acerbe de celui n’en fournissant aucun fut pourvoyeuse de nombreuses expressions plus ou moins imagées.Triturons ci-après celle qui porte aux nues celui qui n’en fiche pas une rame (ou n’en branle pas une comme on dit grossièrement).
L’abbaye de s’offre-à-tous [labéi de sòfreatu]
[labéi de sòfreatu] (n. com. BORD.)
L‘ordre monastique de Cluny créé au Xᵉ siècle fut à l’origine du nom d’abbaye. Il est donc évident que l’abbaye ci-dessous définie ne peut avoir existé avant; en tant qu’expression s’entend, car en tant que lieu l’abbaye de s’offre-à-tous existe depuis toujours puisqu’on y exerce le plus vieux métier du monde.
Le quart d’heure américain [le kar dër amérikê]
[le kar dër amérikê] (gr. nom. BOU.)
Le quart d’heure américain est une coutume désuète en vogue dans les années surannées où l’on dansait ensemble; c’est-à-dire à deux. Pas en groupe (même si des formes avancées d’occupation de l’espace, tel le pogo, firent leur apparition au même moment).Ne pas durer aussi longtemps que les contributions [ne pa dyré osi lôtâ ke lé kôtribysjô]
[ne pa dyré osi lôtâ ke lé kôtribysjô] (loc. verb. TVA.)
SYN. Durerà quant’u pane caldu (lang. corse).
Depuis qu’il a inventé le temps, l’homme n’a de cesse de le mesurer au plus serré afin d’éviter de perdre le sien tout en n’hésitant pas à faire attendre sous l’orme et ainsi gaspiller celui de l’autre (mais ceci est une autre histoire).
Passer le pont de Gournay [pasé le pô de ɡurnè]
[pasé le pô de ɡurnè] (loc. verb. STUPR.)
En toute époque la décence a des bornes. Celles de la dionysiaque Grèce antique ou de la décadence romaine ne sont pas les mêmes que celles des années flower power, et elles évolueront sensiblement au cours des onze siècles d’existence de l’abbaye de Chelles (657-1790) qui sera par ailleurs l’un des lieux en créant la mesure.
Frère Jacques [frèr Zak]
[frèr Zak] (n. pr. SEX.)
Selon une étude menée par le Dictionnaire raisonné des mots surannés et expressions désuètes, et ce bien que les preuves écrites de la thèse osée que nous avançons ci-dessous soient minces, il est plus que vraisemblable que frère Jacques fut un jour synonyme de Popaul.
Avoir les yeux bordés de jambon [avwar léz- jö bòrdé de Zâbô]
[avwar léz- jö bòrdé de Zâbô] (loc. comp. CHARCUT.)
Si dans le cochon tout est bon comme le clame haut et fort la filière porcine inventeuse de la réclame avec la rime qui fait vendre, cela sous-entend tout de même bon à la consommation.
Décrocher la timbale [dékròSé la têbal]
[dékròSé la têbal] (loc. verb. COCA.)
SYN. Bingo.
Dans les temps anciens du langage suranné, quand l’ascenseur social n’était même pas en panne puisqu’il n’existait pas, seul le mât de cocagne permettait de sortir de la fange. En parvenant au faîte de son érection lubrifiée fichée en place du village, le gueux pouvait espérer atteindre le filet garni ou mieux, décrocher la timbale.
Avoir des oranges sur la cheminée [avwar déz- òrâZ syr la Seminé]
[avwar déz- òrâZ syr la Seminé] (loc. verb. ROBER.)
SYN. Y avoir du monde au balcon
Ami djeuns’, voici de quoi moucher le vieux con suranné de la Belle Époque qui te serinera une fois de trop avec la profusion de biens à ta disposition pour tes loisirs et ton insatisfaction patente devant un Wifi bredouillant, quand lui « n’avait qu’une ou deux oranges à Noël et qu’il en était heureux. Ah, il les revoit, là, posées sur la cheminée… ».