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Fig. A. Raymond Poulidor sur sur premier vélo. Prêt mairie de Masbaraud-Mérignat.
Fig. A. Raymond Poulidor sur sur premier vélo. Prêt mairie de Masbaraud-Mérignat.
Fig. 1. Terrain de Pong sur le téléviseur familial. Milieu XXᵉ s. Collec. ATARI.
Jusqu’alors le summum de la sophistication en matière de divertissement avait été atteint par Docteur Maboul (créé par John Spinello en 1965) et son nez rouge qui s’allumait dès l’instant où l’on ratait l’opération de l’os rigolo ou du papilon chatouilleur. Rien de bien plus qu’un circuit électrique fonctionnant sur 9 volts. Mais en ce mois désormais suranné de novembre 1972 surgissait sous nos yeux ébahis une forme inédite, révolutionnaire, futuriste :
Fig. A. Donkey Kong capturant une blonde. 1981.
D‘aucuns pourraient objecter que Donkey Kong n’est pas trop suranné puisqu’il est né en 1981 et qu’il concerne le jeu électronique (on ne dit pas vidéo en 1981) : eh bien ils auraient tort !
Fig. A. Les arènes de Nîmes, haut lieu des joutes d’Intervilles.
Fig. A. Joueurs de pétanque, Marseille.
Être Fanny c’est se prendre une raclée, une vraie, une de derrière les fagots. Selon qu’elle s’applique à la pétanque, au baby-foot ou à toute autre activité humaine de compétition, le score diffère sauf en un point : le zéro.
Pointé.
Fig. A. Mirmillon dans l’arène.
N‘y voyez aucun objet de phantasme, n’y projetez aucune connotation sexuelle, n’imaginez pas un instant que je m’identifie¹. Le mirmillon est suranné depuis que le pain et les jeux ont trouvé d’autres terrains d’expression² que celui des arènes où s’entre-tuaient des gladiateurs légendaires dont le mirmillon n’était pas le dernier. Il faut dire que lourdement armé comme il l’était, le mirmillon avait l’éparpillement par petits bouts facile, façon puzzle lui aussi. De quoi se faire remarquer.
Si j’entreprends de vous remémorer l’existence du bonhomme en question ce n’est nullement pour vous fournir un vernis culturel propice à la brillance en société (vous n’avez nul besoin de moi pour ça) mais pour que vous mesuriez à quel point des termes populaires (et croyez-moi, le mirmillon faisait se pâmer la pucelle dans les domus, un peu à l’instar d’un Cristiano Ronaldo aujourd’hui pour vous donner une idée), des termes populaires disais-je, peuvent disparaître alors qu’on les pensait éternels. Car mirmillon a disparu du langage quotidien ou alors vous avez un sacré problème je vous le dis.
Oui, tout passe, tout lasse. Imaginez un millénaire prochain sans un Paris Hilton³ prononcé ne serait-ce qu’une fois dans l’année, un siècle qui ne parlera pas d’un puissant à la mode aujourd’hui, un temps qui nous aura oubliés toi et moi. Nous aurons rejoint le mirmillon dans les limbes surannés et il faut espérer qu’il se sera calmé car je n’ai pas envie de passer ma postérité à me foutre sur la tronche avec un mec en petit short moulant, un casque sur la tête et un gros couteau dans la main. Et si vous appréciez les films sur les gladiateurs il faudra faire sans moi, je ne m’appelle pas Joey.
« Joey, tu aimes les films sur les gladiateurs ? » Y-a-t’il un pilote dans l’avion, 1980
Fig. A. La vitesse folle.
Le nombre est lâché, magique, fascinant. 100. L’échelle si folle s’affole. Des kilomètres par heure ! Cent kilomètres par heure, 100 km/h pour les intimes. Une vitesse incroyable ! A l’époque surannée bien entendu.
Oui mes amis, sachez que 100 km/h a su impressionner en son temps. Il fut une référence, un stade quasi ultime, un objectif suprême, un must, une quête, un Graal. Ceux qui les avaient atteints étaient adulés tels les héros antiques, les femmes se jetaient à leurs pieds (nues), les hommes puissants se prosternaient ! Table leur était ouverte à satiété dans les plus grands restaurants et les vins nobles coulaient à flots.
Un temps suranné vous dis-je, aujourd’hui où la moindre Fuego¹ vous propulse bien au-delà sans pour autant vous transformer en admirable. Que voulez-vous, notre époque est blasée, plus encore elle combat l’aventure : pas plus tard qu’hier je me suis fait flasher sur la route, puni par un médiocre 90 km/h à respecter.
Je m’en fiche je continuerai à approcher les 100 km/h, dussé-je passer pour suranné.
Fig A. Petite reine.
La petite reine à tout ce qu’il faut pour gagner haut la main ses galons surannés. Douce et métaphorique, affectueuse et révérencieuse, tendre et terriblement exigeante, fleur et despote à la fois, la petite reine est d’une époque de respect de l’effort que la triche organisée et l’odeur écœurante du pognon mal gagné n’avaient pas encore abîmée.
Fig. A. Jeu, set et match.
Dans une vie si lointaine que je me demande parfois si je ne l’ai pas imaginée j’ai joué au tennis. Modeste compétiteur de quartier, je finissais ma brève carrière sur un 30/2, pas de quoi casser trois pattes à un canard ou de faire trembler les cadors d’alors, donc.
Fig. A. Bonjour, viens jouer avec moi !