[ʃapʃyt] (n. comp. VIEUX FRA.)
Vous avez remarqué combien le suranné compose et use du trait d’union pour aboutir en expression ?
Avec chape-chute, que voici un joli groupe nominal à éviter pour les cheveux sur langue, vous savez ceux qui se demandent où sont passées les chaussettes de l’archiduchesse, celles qui ne sont jamais sèches même quand le chasseur sachant chasser sans son chien lui a passé son sèche-cheveux. Chape-chute est un suranné moqueur, de sa construction à son sens en passant par sa prononciation. Ah oui, facile ? Répétez après moi vingt fois de suite chape-chute, chape-chute, chape-chute, chape-chute, chape-chute, …. Alors, on fait déjà moins les malins.
Maintenant que vous l’avez en bouche, sachez que chape-chute est un malheur de l’un qui fait le bonheur d’un autre. Un bel et mauvais hasard qui échoit comme ça, sans que ni l’autre ni l’un ne l’aient vu venir ou demandé. Tant mieux, tant pis, chape-chute. Une facétie du destin, un croche-patte du hasard, une mesquinerie à l’aveugle.
Chape-chute c’est le petit billet de banque que l’on trouve dans la rue, chape-chute c’est le prof de math qui se casse la jambe le jour où il avait prévu de nous équationner à trois inconnues, chape-chute c’est souvent du gagne-petit qui réchauffe le cœur quelques secondes, vous savez bien ces doux bonheurs finalement fielleux de notre quotidien.
Il ne faut pas confondre chape-chute avec la chance.
Chape-chute est si insignifiant à côté d’elle qu’il en passerait inaperçu. Chape-chute est presque indigne là où la chance est grand seigneur. Cache-toi chape-chute, tais-toi chape-chute, oui : chut. Chape-chute est minuscule, je n’y peux rien. Il nous la joue petit bras, c’est une aubaine de bas étage, une simple opportunité de l’instant. Et je suis même certain qu’il saurait se faire oublier s’il n’était pas suranné.