[ʃatmit] (subst. fém. ANC. FRA.)
Jean de La Fontaine est le dernier que je lus employant chattemite. Et peut-être l’ouïs-je dans quelque remarque lettrée d’un vieux professeur d’humanités comme je tentai de le flatter pour excuser un devoir en retard, il y a fort longtemps. Mais rien de plus. C’est vous dire si chattemite est suranné.Chattemite n’en est pas moins explicite et ronronne comme le fourbe animal auquel elle emprunte sa racine. Allons, pourquoi vous offusquer ? J’ai dit fourbe ? Vous devriez le savoir, puisque vous semblez côtoyer la bestiole, que le chat est un simulateur doucereux dont l’unique objectif est d’acheter vos faveurs nourricières.
Chattemite est cauteleux à souhait comme le premier greffier venu. Mais passons… Chattemite est confortable car au final elle ne cache pas grand-chose de ses poses hypocrites et de son air fausset.
Si son usage est aujourd’hui désuet je m’en désole, car précieux sont les mots dont la chanson de syllabes traduit au plus précis ce qu’ils sont réellement. Et la douce chattemite porte son sens trouble en double, car mite est aussi chatte dans la vieille langue françoise.
Désormais vous saurez : méfiez-vous du ronron, il n’est jamais très bon, et s’il est confortable c’est qu’il est vil, l’affable. C’est valable en amour et surtout tous les jours.
Tâchez de ne pas l’oublier, cela pourrait vous coûter.
Rapportons-nous, dit-elle, à Raminagrobis.
C’était un chat vivant comme un dévot ermite,
Un chat faisant la chattemite,
Un saint homme de chat, bien fourré, gros et gras,
Arbitre expert sur tous les cas