[kònètre biblikmâ] (loc. olé. SEX.)
Le livre de la Genèse (ספר בראשית) en son chapitre 4 est formel : ça batifolait dru dans les prairies du paradis.
« Adam connut Ève, sa femme » énoncent les premières lignes du premier livre de la Bible (dans sa traduction de l’hébreu) introduisant la connaissance comme finalisation du processus débuté par un malin questionnement sur le lieu de résidence (cf. Vous habitez chez vos parents ?)¹.
Il est ce faisant certain que connaître bibliquement quelqu’un prend sa source à l’aube de l’humanité et que son emploi est donc usuel depuis toujours ou presque.
Du fait de son caractère olé-olé, l’expression se trouvera pendant des siècles au cœur d’un conflit opposant les tenants d’une lecture rigoureuse des textes souhaitant souligner que rien ne s’oppose à des nuits (ou des siestes) agitées, pas même la parole de dieu, et les porte-paroles d’obscurs et pudibonds desseins réfutant l’accès à ladite connaissance au nom du même auteur.
L’influence croissante de ces derniers ne parviendra cependant pas à entamer la force de connaître bibliquement qui demeurera en usage pendant des siècles et des siècles sans que la foi de ses utilisateurs n’en soit ébranlée. Même le refus d’un Onan un peu borné de connaître bibliquement sa belle-sœur ne l’entachera point.
Malgré les schismes en tous genres et les surgissements de nouvelles croyances et divinités les accompagnant, connaître bibliquement conservera donc son sens premier de bagatelle.
Ses nombreux synonymes, de présenter ses hommages à Madame la marquise à commenter les œuvres de Cujas en passant par prendre le café du pauvre, n’entameront pas non plus connaître bibliquement.
Elle sera un succès unique dans l’histoire du langage, traversant les époques et diffusant ses lumières aux nombreux érudits ravis d’en connaître toujours plus…
C‘est le déclin de l’idée du paradis, ce dernier se trouvant désormais ailleurs, qui la rendra progressivement surannée.
Les mœurs modernes situant le jardin l’Éden aussi bien au cœur d’un centre commercial goulûment achalandé que dans l’espace ouvert d’une communauté travailleuse toute attentive à sa productivité², l’originel sombrera dans l’oubli entraînant avec lui connaître bibliquement à laquelle il était intimement liée.
Au grand dam des Sybarites et profiteurs du jouir, connaître bibliquement disparaîtra alors du langage tandis que se déploieront ces paradis artificiels.
Les obscurantistes, eux, y trouveront leur compte.