[kykyl la pʁalin] (inv. POP.)
Qu’on se le dise, cucul la praline n’est pas méchant. Tout juste moqueur, et encore. Et c’est bien ce caractère aimable et bienveillant qui lui confère la patine nécessaire à son aspect suranné.
Là où une modernité insultante et contraignante décrirait la naïveté touchante d’une personne ou d’une parole, cucul la praline les regarde avec tolérance et juste ce qu’il faut de piquant.
C’est son cœur de praline, amande enveloppée de sucre cuit, qui lui donne cette douceur. Il faut que vous sachiez que cette partie moelleuse nous vient du XVIIᵉ siècle et de Montargis (je parle de la praline) et qu’elle a rencontré cucul lors du soulèvement de Paris en mars 1871¹. Eh oui, cucul la praline est communarde ! Ça vous en bouche un coin, non ? Ah, le charme sauvage de ces petites provinciales juchées sur les barricades et brandissant le drapeau de la révolte…
Et ne croyez pas les frimeurs qui voudront vous faire avaler un lien putatif entre l’île de Praslin (aux Seychelles) et ses coco-fesses, noix endémiques aux formes suggestives, leur récit n’est qu’un moyen de tenter de briller à vos yeux et d’enchaîner sur une soirée diapos de palmiers sur plages blanches.
Il est du cucul la praline en moult babioles et en tellement d’actes qu’il serait bien impossible de développer ici l’étendue de son influence. Citons néanmoins les conversations téléphoniques amoureuses et plus particulièrement leur « non…c’est toi qui raccroches », les aveugles éblouissements devant la beauté supposée du nouveau-né, les calendriers de la Poste et leurs natures mortes, les .GIF de chatons qui envahissent les réseaux sociaux, parmi tant d’autres.
J’en conviens aisément, c’est un drame : on est tous cucul la praline un jour ou l’autre. Allons, un peu de suranné ne fait jamais de mal.
1 comment for “Cucul la praline [kykyl la pʁalin]”