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Fig. A. Vendeur de droguerie.
[dʁɔɡʁi] (n. fém. COMMERC.)
Depuis toujours, ce mot sent le souffre. D’une part parce qu’on en trouvait dans ses rayons (mais à quoi cela pouvait-il bien servir ?) et d’autre part parce que sa proximité sémantique avec les interdits le rend suspect.
Qui peut bien avoir eu l’idée saugrenue de le nommer ainsi ?
J’observais avec candeur et admiration les adultes annoncer haut et fort qu’ils allaient à la droguerie, comme ça, tranquillement. Allons quoi ! Ma mère se perdant dans cet univers chaotique et interdit ? Comment était-ce possible ?
Les drogueries ont disparu, emportant avec elle leur lot de mystères, leurs savons de Marseille, leurs teintures à tout faire, leurs bouteilles de couleurs. Quand j’en trouve une sur mon chemin j’y fais un tour pour humer son odeur.