[se fèr âpapauté] (exp. FIG. VULG.)
Comme quoi le suranné peut aussi être vulgaire à souhait. Tout poétique, tout mélodieux qu’il soit, se faire empapaouter relève néanmoins du plus salace.
Ne vous fiez pas à ses syllabes répétitives si sympathiques, elles sonnent gentilles, on dirait presque une comptine pour enfants, un petit nom fripon, un borborygme de Barbapapa. Que nenni mon bon ami !
Se faire empapaouter est du suranné de caniveau, de l’argomuche de derrière les fagots et il est préférable qu’il y reste caché. Oh certes le chœur des prudes aux mots prudents a su lui trouver un sens commun plus acceptable qui nous ramène du côté de l’escroquerie, de la duperie, mais ce n’est que pudibonderie bien mal fichue.
Va te faire empapaouter
Aux temps dits surannés, l’invitation à aller se faire empapaouter est l’expression fétiche de l’automobiliste furieux d’avoir croisé plus téméraire que lui, fort usitée place de l’Étoile vers dix-huit heures à destination de l’ensemble de ses congénères congestionnés ou à l’attention d’un chauffeur de taxi réservant la voie publique à son seul bon vouloir justifiant au passage que « lui, il bosse ». Au volant de sa 404 Peugeot il est le roi du bitume et aime à le faire reconnaître.
Il faut bien constater que l’invective a su évoluer tout comme les véhicules.
La 404 est au musée, se faire empapaouter l’y a rejointe. On fait désormais moins allégorique ou imagé. Cette époque est sans fard, même la langue fait dans le hard.