[ɑ̃kɔstik] (n.f. HYG.)
Je me demande quoi de son nom ou de son odeur est le plus suranné dans l’encaustique. Non parce que tout de même, le délicieux mélange parfumé de la cire et de l’essence de térébenthine c’est quelque chose qui approche le sacré !
J’ai reniflé ça avec ferveur pendant des années d’enfance, quand j’étais autorisé à pénétrer dans l’atelier de mon grand-père et à bricoler un ou deux meubles à ses côtés. Et lorsque permission m’était donnée d’appliquer la divine préparation d’encaustique sur un buffet Normand ou quelque chaise Louis XV joliment retapée, j’étais au paradis.
Était-ce le degré de confiance qui me grisait ou simplement les volutes de l’huile essentielle de résine ? Je ne saurais le dire, mais aujourd’hui encore passer un parquet à l’encaustique me ravit au plus haut point, contribuant ainsi à me positionner quelque part entre l’homme idéal (celui qui s’occupe aussi des tâches ménagères) et le dangereux psychopathe (celui qui oblige ses visiteurs à utiliser des patins en feutrine¹ pour glisser sur son parquet).
NDLR : j’ai bien dit quelque part entre ces deux points de l’échelle de l’encaustique, je suis encore assez loin de l’homme idéal.
L’encaustique n’est pas d’une époque pressée par le temps.
Elle a été battue en brèche par le fourbe Solcarrelus (ne me dites pas que vous ne vous souvenez pas de la pub ou je vous jette aux lions) et par des hordes de Procteriens frais émoulus pressés de nous fourguer leurs mélanges frelatés à la science pseudo environnementaliste et générateurs de marges indécentes.
L’encaustique a disparu des rayons de nos supermarchés éclairés au néon, alors je dois aller la trouver à la droguerie. C’est une bonne chose, ainsi même la quérir est un plaisir.